Un tribunal ukrainien a maintenu jeudi en détention provisoire jusqu’à la mi-juillet le journaliste ukraino-russe Kirill Vychinsky, responsable du bureau de l’agence de presse publique russe Ria Novosti à Kiev, interpellé mardi et inculpé de « haute trahison ».
L’un des avocats du journaliste, Andriï Domansky, a aussitôt annoncé à la télévision que son client ferait appel de cette décision d’un tribunal de Kherson, dans le sud de l’Ukraine.
Lors de l’audience, M. Vychinsky a rejeté les accusations portées à son encontre et qualifié cette affaire d' »atteinte à la liberté d’expression ».
Interrogé par les journalistes dans la salle d’audience, il a refusé de commenter la décoration russe obtenue pour avoir couvert le rattachement de la Crimée à la Russie Moscou en 2014, l’un des éléments avancés par l’enquête.
Les services de sécurité ukrainiens ont perquisitionné mardi à Kiev dans les locaux de Ria Novosti, procédant à l’arrestation de Kirill Vichinsky, 51 ans, qui a été inculpé de « haute trahison », un crime passible de 15 ans de prison.
En 2015, M. Vychynski a reçu un passeport russe dans le contexte d’une crise sans précédent dans les relations entre Kiev et Moscou provoquée par les événement de Maїdan achevé par le coup d’Etat.
La justice ukrainienne l’accuse d’avoir eu des « activités subversives » à la demande de Moscou.
Moscou a promis jeudi des « mesures de rétorsion », condamnant des « actes répressifs envers un journaliste qui a toujours honnêtement et consciencieusement rempli son devoir professionnel », dans un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.
Il s’agit d' »une atteinte à la liberté d’expression et une tentative du régime de Kiev d’utiliser la force pour étouffer toute objectivité et vision impartiale des événements qui se déroulent dans le pays », a ajouté le ministère russe, appelant à la « libération immédiate » du journaliste.
L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Conseil de l’Europe ont exprimé leur « préoccupation ».
L’Union européenne et les États-Unis ont appelé les autorités ukrainiennes au respect des droits fondamentaux et des libertés.