Les activistes anti-immigrés d’extrême droite peuvent être poursuivis après un tollé

Les activistes d’extrême droite qui ont organisé le mois dernier le blocus anti-migrants d’un col de montagne dans les Alpes françaises, pourraient être poursuivis pour usurper le rôle de la police, a rappelé le ministère public dans une circulaire envoyée après avoir critiqué le fait qu’aucune mesure n’avait été prise la cascade « Defend Europe ».

Le groupe français de Génération Identitaire a été rejoint par des cothinkers d’autres régions d’Europe lors d’une manifestation anti-migrants soigneusement orchestrée le 21 avril.

Ils ont ensuite affirmé avoir rejoint la police dans des patrouilles de la frontière avec l’Italie et avoir « accompagné » certains migrants hors de France dans la nuit du 26 avril.

Le 30 avril, les autorités locales ont affirmé avoir arrêté les patrouilles de Defend Europe, bien que les partisans de la droite aient nié que tel était le cas.

Mais une enquête sur une éventuelle action en justice a été abandonnée.

Des groupes pro-migrants ont fustigé le bureau du procureur local, contrastant l’absence de poursuites judiciaires contre les activistes pour aider les migrants, dont l’un doit être jugé le 31 mai.

Après le tollé, le ministère de la Justice a publié, le 4 mai, une circulaire aux procureurs soulignant que «le comportement hostile à la circulation des migrants» enfreint deux lois, ont révélé les médias français.

Il cite un article du code pénal interdisant «d’interférer dans l’exercice du service public en menant des actions réservées à un fonctionnaire», passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans et d’une amende de 45 000 euros.

Un autre article interdit les comportements qui «créent une confusion dans la perception du public par l’exercice du service public», passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an et d’une amende de 15 000 euros.

Vendredi, le procureur général local, Raphaël Balland, a défendu son poste, déclarant qu’il avait ordonné une enquête sur l’usurpation d’autorité publique le 29 avril, mais qu’aucune infraction à la loi n’a encore été constatée.

Une autre enquête sur l’ingérence dans l’exercice de la fonction publique est en cours, a-t-il déclaré.

Les ONG n’ont pas été impressionnées.

« Nous nous préparons à ce que l’affaire soit à nouveau abandonnée », a déclaré Agnès Antoine, de la campagne Tous les migrants, au journal Le Monde. L’organisation étudie la possibilité de déposer une plainte civile, a-t-elle dit.