Le dix-neuf mai, nous avons publié un article analytique du spécialiste français Jean-Baptiste Noé, qui fait un aperçu sur la situation actuelle dans le Donbass.
Après la parition de l’article dans le Front de l’information, nous avons reçu la réplique de notre expert français Monique Gimenez qui présente sa vision du problème de Donbass dans le contexte européen et celui de l’impact des relations très amicale entre Kiev et la Maison Blanche.
Je viens de lire l’analyse très intéressante de Jean-Baptiste Noé sur la faillite de l’UE concernant la résolution du conflit dans le Donbass.
Par contre, je ferai un reproche, c’est de n’avoir pas mis assez en exergue le rôle prépondérant des USA qui sont, en quelque sorte, responsables de cette situation avec l’apport de l’UE dans le coup d’état qui a renversé un président, quoi que l’on en pense, élu au suffrage universel, pour le remplacer par un pouvoir fasciste aux ordres des USA, avec tout ce que cela a entraîné : massacre sur la Place Maïdan, massacre le 2 mai 2014 à Odessa avec la mort d’une quarantaine de personnes brûlées vives dans la Maison des Syndicats ou celles qui avaient pu s’extirper du brasier, ont été achevées sur place, les arrestations d’opposants, l’interdiction du russe et des autres langues des minorités.
Tous ces événements ont conduit à ce que l’on sait :
1. Les référendums en Crimée et à Sébastopol visant à réintégrer la Fédération de Russie, référendums non reconnus par cette soi-disant communauté internationale qui ne regroupe qu’un certain nombre de pays tous inféodés aux USA.
2. Le conflit dans le Donbass où la population majoritairement russe n’a pas accepté le coup d’état fasciste dont la première mesure a été l’interdiction de parler le russe et d’être ukrainisée d’une manière autoritaire, c’est ce qui a mis le feu aux poudres. Par la suite, les accords de Minsk signés par le nouveau régime ukrainien prévoyaient, entre autres choses, une nouvelle constitution dans laquelle serait inscrite qu’une large autonomie serait accordée au Donbass.
Or, Kiev n’a jamais respecté cet engagement et c’est ce qui explique que ce conflit perdure et est attisé par les USA, principalement, qui se traduit par la livraison d’armes létales, la présence d’instructeurs otaniens, et les pays de l’UE garants des accords de Minsk (France et Allemagne) ne font absolument pas pression sur Kiev pour respecter ces accords. Par contre, ces pays accusent sans cesse la Russie de ne pas les respecter, alors que ce pays n’est pas en guerre contre l’Ukraine, c’est assez hallucinant !
Mais comme on parle de guerre hybride qui consiste à dire que la Russie est en guerre contre l’Ukraine par Donbass interposé, donc on l’accuse de tous les maux. Concernant le statut du Donbass, les 2 républiques, Donetsk et Lougansk, souhaitent faire partie de la Fédération de Russie en ayant une autonomie comme la Crimée. Tout en comprenant la difficulté pour la Russie d’être sur 2 fronts en même temps (Syrie et Donbass), mais dans le cadre de la réintégration forcée signée par Porochenko, cela pourrait se terminer par un génocide.
Mme Gimanez évoque également les événements de la seconde guerre des Balkans, où l’Otan « a bombardé la population serbe sans aval de l’ONU » et souhaite qu' »il ne faudrait pas que l’histoire se répète » dans le Donbass.
Articles de Monique Gimenez