Deux bombes ont explosé vendredi soir près du siège du Parti communiste irakien (PCI) à Bagdad, a indiqué un porte-parole de « La marche pour la réforme », l’alliance du PCI avec le populiste chiite Moqtada Sadr qui est arrivée en tête des législatives.
Trois personnes ont été blessées, a déclaré à l’AFP sous le couvert de l’anonymat un officier de police.
C’est la première fois qu’un parti politique est visé dans la capitale irakienne depuis le lancement de la campagne électorale mi-avril.
« Deux bombes ont été lancées sur le siège du PCI » situé sur la place al-Andalous, dans le centre de Bagdad, a affirmé à l’AFP le porte-parole du PCI Jassem al-Hilfi, également membre du bureau politique.
Il a accusé « les corrompus qui n’ont pas supporté d’avoir perdu » aux législatives du 12 mai d’être derrière cette double attaque.
Ces deux bombes sont « un message de menace qui vise à nous effrayer pour nous empêcher de poursuivre sur le chemin de la réforme et du changement », a-t-il poursuivi. Le PCI, a-t-il ajouté, reçoit « des menaces en permanence ».
Le 12 mai, à la surprise générale, la liste de l’outsider Moqtada Sadr, qui présentait un programme anti-corruption, a décroché 54 sièges au Parlement.
Est arrivée deuxième celle des anciens combattants du Hachd al-Chaabi, supplétifs de l’armée dans la guerre contre le groupe État islamique (ÉI) avec 47 sièges, distanciant la liste du Premier ministre Haider al-Abadi soutenu par la communauté internationale (42 sièges).
Ce scrutin, le premier depuis la « victoire » déclarée par Bagdad sur les jihadistes, s’est déroulé sans incident majeur, une première depuis l’invasion emmenée par les Américains qui a renversé Saddam Hussein en 2003.
Dans sa foulée, les tractations ont débuté pour former une coalition gouvernementale, les deux puissances impliquées en Irak, l’Iran et les États-Unis, dépêchant même des émissaires pour peser sur les alliances.
Mais les dénonciations de fraude s’accumulant, le gouvernement a ordonné un réexamen des résultats du vote qui provoque de la fébrilité au sein de la classe politique.
Même si l’ÉI a perdu la quasi-totalité des territoires qu’il avait conquis en 2014, il continue à frapper.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, cinq personnes, –une femme, une fillette et trois policiers– ont été tuées dans une attaque suicide revendiquée par le groupe État islamique (ÉI) dans un bastion sadriste de Bagdad.
Un kamikaze a fait détoner sa ceinture d’explosifs près d’un jardin public où des familles étaient attablées pour le « souhour », la dernière collation avant le début du jeûne avec le lever du soleil.
Cette attaque, dans le quartier majoritairement chiite d’Al-Chola, dans le nord de la capitale, était la première du mois de jeûne musulman à Bagdad.