Alors que l’Afghanistan fait face chaque jour ou presque à une nouvelle attaque terroriste, de nombreux blessés des attentats sont soignés à l’hôpital français de Kaboul, soutenu par la Chaîne de l’Espoir qui en assure la coordination médicale.
es gardes armés sont postés dans un check-point dès l’entrée de l’hôpital. Depuis trois ans, le bâtiment est sécurisé avec des barbelés, des portes blindées, et une « pièce de survie ». « On passe un premier sas de sécurité pour vérifier qu’il n’y a pas d’engin explosif sous le véhicule, qui aurait pu être mis pendant le trajet », explique à Europe 1 Sophie, coordinatrice de l’hôpital.
« Nous sommes une cible pour Daech. » Jean-Claude, médecin originaire de Lille qui vient prêter main forte depuis dix ans à Kaboul, raconte le risque encouru par les personnels soignants. « Les secours ne viennent plus chercher les blessés. Ils attendent que la police ait sécurisé (les lieux de l’attentat, ndlr), parce que sinon ils sautent avec la 2ème bombe… C’est évident que nous sommes une cible pour Daech (acronyme arabe du groupe État islamique). » En revanche, Jean-Claude assure être moins menacé par les taliban : « Avec les taliban, c’est différent, car on soigne les enfants de taliban. Mais Daech, tous ici ont peur de Daech. »
« J’ai eu peur en arrivant jusqu’ici. » Nasirai, voilée d’une châle noir et allongée sur un tapis de l’hôpital, entoure de ses bras son enfant malade. « J’ai eu très peur en arrivant jusqu’ici, peur des terroristes et des tirs sur le chemin », témoigne cette femme venue de Kâpîssâ, une province dangereuse, à plus d’une journée de marche de la capitale afghane. Tous, patients comme chirurgiens de guerre, rêvent de paix depuis cet hôpital ultra-moderne et enclavé au milieu des décombres de la ville.