Les principaux responsables libyens ont été invités par le président français, Emmanuel Macron, pour participer mardi à l’Elysée à une conférence internationale sous l’égide de l’ONU destinée à « créer les conditions d’une sortie de crise » en Libye, ont rapporté dimanche des médias français.
Il s’agit, notamment d’ «ouvrir la voie à des élections d’ici la fin de l’année dans ce pays plongé dans le chaos depuis 2011», indique le magazine français l’Express, précisant que « ce rendez-vous diplomatique inédit, a été confirmé dimanche par la présidence de la République ».
Le président français accueillera, ainsi, « durant trois heures mardi matin, les quatre principaux dirigeants rivaux: le Premier ministre Fayez al-Sarraj, le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est du pays, le président de la Chambre des représentants Aguila Salah Issa et celui du Conseil d’Etat Khaled al-Mishri », précise la même source.
Et de souligner que selon la présidence française, les quatre protagonistes ont « donné leur accord pour signer une déclaration qui « fixe le cadre d’un processus politique » prévoyant la tenue d’élections législatives et présidentielle, si possible d’ici la fin de l’année, selon ».
Le média français indique, en outre, que cet engagement sera pris en présence de représentants de 19 pays impliqués dans le dossier: les cinq pays membres du conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni et France), l’Italie, ancienne puissance coloniale, les pays voisins (Egypte, Tunisie, Tchad), les puissances régionales (Emirats, Qatar, Koweit, Turquie, Algérie, Maroc). Le président congolais Denis Sassou-Nguesso, qui dirige le comité de haut niveau de l’Union Africaine sur la Libye, sera présent aux côtés chef de la mission de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, qui est chargé de superviser le processus.
Rappelant que jusqu’à présent, « tous les efforts engagés ont échoué à stabiliser ce pays d’Afrique du nord depuis la chute de Mouammar Kadhafi à la suite des Printemps arabes et de l’intervention occidentale lancée en mars 2011 », le média note que « l’inquiétude avait poussé Emmanuel Macron à faire de la Libye l’une des priorités de sa politique internationale, très tournée vers le Sahel ».
Il avait, ainsi, organisé en juillet 2017 une rencontre entre MM. Sarraj et Haftar près de Paris, précise encore l’Express, ajoutant que « les efforts diplomatiques se sont poursuivis, depuis, menés par l’ONU et les pays d’Afrique du nord ».
Citant une source diplomatique, la magazine rapporte qu’aujourd’hui « le diagnostic que le statu quo n’est pas tenable en Libye est partagé par tous ».
Dans le pays même, « il y a des attentes très fortes dans la population pour que des élections, notamment la présidentielle, se tiennent », souligne la même source diplomatique, soulignant que « la situation sécuritaire s’est améliorée » même si « elle reste très instable ».
« Dans ce pays où les milices, comme celle de la ville de Misrata, font la loi, l’unification des forces de sécurité est l’un des objectifs de la feuille de route qui devrait être actée mardi », rapporte encore le média français, ajoutant que « le processus politique devra aussi s’attacher à simplifier les institutions pour que ne persistent qu’une seule banque centrale et un seul Parlement ».
Notant que « le plan d’action de l’ONU prévoit qu’un projet de Constitution puisse être soumis à référendum, ce qui pourrait repousser la tenue des élections », l’Express indique « qu’un tel report est souhaité par certains responsables qui insistent sur la nécessité de mener d’abord à bien la réconciliation nationale ».