Luigi Di Maio et Matteo Salvini, les chefs de file des antisystème et de l’extrême droite en Italie, ont exprimé leur fureur dimanche soir après que Giuseppe Conte, le Premier ministre qu’ils avaient choisi, a jeté l’éponge.
Le président italien Sergio Mattarella a en effet refusé de nommer un ministre de l’Economie et des Finances opposé à l’euro.
« Nous avons travaillé pendant des semaines pour faire naître un gouvernement qui défende les intérêts des citoyens italiens. Mais quelqu’un (sur la pression de qui ?) nous a dit NON », a réagi M. Salvini, le patron de la Ligue (extrême droite), sur les réseaux sociaux.
« Nous ne serons plus jamais les larbins de personne. L’Italie n’est pas une colonie, nous ne sommes pas les esclaves des Allemands ou des Français, du spread (l’écart entre les taux d’emprunt à dix ans allemand et italien, ndlr) ou de la finance », a-t-il insisté. « Les Italiens d’abord. Moi je ne lâche rien », a-t-il ajouté.
M. Di Maio, le chef de file du Mouvement 5 étoiles (antisystème), était encore plus furieux et amer, dans une vidéo diffusée sur Facebook. « Il y a un grand problème en Italie : la démocratie », a-t-il estimé, jugeant « incompréhensible » le veto mis par M. Mattarella sur Paolo Savona, un vieux routier de la finance et ancien ministre, mais qui considère l’euro comme « une prison allemande ».
« Nous étions prêts à gouverner et on nous a dit non, parce que le problème est les que les agences de notation dans toute l’Europe étaient inquiètes à cause d’un homme qui allait devenir ministre de l’Economie », a-t-il expliqué. « Alors disons-le clairement qu’il est inutile d’aller voter, puisque les gouvernements ce sont les agences de notation, les lobbies financier et bancaire qui les font. Toujours les mêmes », a-t-il ajouté.
DOSSIER : Giuseppe Conte