Une quinzaine de personnalités algériennes, issues de divers horizons, a appelé le président algérien, Abdelaziz Bouteflika (81 ans), au pouvoir depuis 1999, à renoncer à un cinquième mandat.
Cet appel a été lancé dans une lettre ouverte adressée à Bouteflika et signée, notamment, par le célèbre écrivain, Yasmina Khadra, l’ancien Chef du gouvernement, Ahmed Benbitour (1999 – 2000), le sociologue, Nacer Djabi, la constitutionnaliste, Fatiha Benabbou, le défenseur des droits de l’Homme, l’avocat, Me Salah Dabouze, et deux dirigeants de partis, Sofiane Djilali, de Jil Jadid (nouvelle génération) et Zoubida Assoul, présidente de l’union pour le changement et le progrès (UCP).
«Votre âge avancé et votre dramatique état de santé, vous commandent de ne plus vous occuper des charges de l’Etat bien trop lourdes. A n’en pas douter, un autre mandat, serait un calvaire pour vous et pour le pays», ont écrit les signataires de la lettre relayée dimanche par plusieurs médias algériens dont le site » Tout sur l’Algérie » ( TSA).
Agé de 81 ans, Abdelaziz Bouteflika, qui cumule quatre mandats successifs, a été victime d’un AVC en 2013 qui a affecté sa mobilité et son élocution.
Depuis, il se déplace en chaise roulante et ne fait que de rares apparitions, comme celles récentes lorsqu’il a inauguré la mosquée rénovée de Ketchaoua, inauguré une ligne de métro ou encore la visite de la grande mosquée d’Alger.
«C’est donc, en toute conscience que, signataires de cette lettre, nous vous interpellons en faveur de la seule et unique décision qui puisse ouvrir une ère nouvelle pour le pays, où l’intérêt général sera mis au-dessus de l’intérêt des hommes : votre renoncement au cinquième mandat! », poursuivent les signataires.
Cet appel intervient alors que le parti du front de libération nationale (FLN), parti majoritaire au parlement, et présidé par Bouteflika lui-même, l’appelle depuis quelques semaines à briguer un cinquième mandat.
L’élection présidentielle est prévue au printemps 2019, Bouteflika ne s’est pas, encore, prononcé, quant à une nouvelle candidature.
Les personnalités signataires, appellent, en outre, le Président algérien à « démontrer aux Algériens que l’Algérie est plus importante » à ses yeux que « l’ambition de l’homme », et l’exhortent à « refuser de suivre la déraison, les peurs et les instincts égoïstes » de ceux l’entourent.
« Votre long règne sur le pays a fini par créer un régime politique qui ne peut répondre aux normes modernes de l’Etat de droit. Cependant, cette adresse ne porte en elle ni offense ni bilan à vous opposer. Au moment où des forces malsaines se mettent en branle pour vous indiquer le chemin du cinquième mandat, nous voulons, respectueusement mais franchement, venir vous dire l’erreur dramatique si vous deviez, encore une fois, refuser la voix de la sagesse qui interpelle chaque âme à l’heure des choix fatidiques. Et comme vous le savez, choisir c’est renoncer », notent-ils encore.
Depuis 2013, l’opposition algérienne accuse des cercles, notamment dans le milieu des affaires, dans l’entourage présidentiel de tenter de peser dans les décisions.