Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a réagit, mardi, aux propos tenus la veille par le président français Emmanuel Macron qui qualifiait « d’ennemis de la liberté » les ressortissants turcs qui avaient réclamé le retrait d’une affiche du journal Le Point qualifiant le Président turc Recep Tayyip Erdogan de « dictateur ».
Mevlut Cavusoglu a répondu sur son compte Twitter officiel que « la démocratie ne se limite pas à l’acceptation d’insultes et de mensonges » tandis qu’Omer Çelik, ministre turc des Affaires de l’Union Européenne (UE), a dénoncé « des méthodes de propagande à l’égard de notre président ».
La presse française avait franchi un nouveau palier dans ses attaques contre le président Erdogan dans son édition du 24 mai.
L’hebdomadaire « Le Point » a publié en couverture un portrait du dirigeant turc, avec la mention « Le dictateur » avant de consacrer un éditorial complet au chef d’Etat turc en le dénigrant.
Très rapidement dans le département du Vaucluse (Sud de la France), les ressortissants turcs et franco-turcs se sont mobilisés contre cette Une diffamatoire en réclamant le retrait des affiches accolées à un kiosque.
C’est donc cette mobilisation que le président français Emmanuel Macron a fustigé lundi soir dans un tweet en expliquant qu’il « est parfaitement inacceptable que des affiches du Point soient retirées des kiosques de presse au motif qu’elles déplaisent aux ennemis de la liberté, en France comme à l’étranger ».
« La liberté de la presse n’a pas de prix : sans elle, c’est la dictature » a-t-il poursuivi sans craindre la caricature alors que seulement deux affiches ont été retirées puis remises dès le lendemain à la demande du maire de la ville du Pontet où ont eu lieu les contestations.
Quelques minutes seulement après la prise de position du Président Macron, les internautes se sont mobilisés par centaines sur le réseau social Twitter avec le hashtag #SoutienErdogan en rappelant notamment au chef de l’Etat que « la Turquie est une démocratie » et que « qualifier le président Erdogan ne relève pas de la liberté d’expression mais de la diffamation ».
Jacques Faty, footballeur professionnel établi en Turquie a lui aussi partagé sur les réseaux sociaux les tweets d’indignation avant de publier une photo où il apparaît aux côtés du président Erdogan en écrivant « Parce qu’une image vaut mille mots. Plus que jamais #soutienErdogan ».
Mardi, le ministre des affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a répondu au post du président Macron sur Twitter. « La démocratie ne se limite pas à l’acceptation d’insultes et de mensonges, c’est aussi la prise en compte des sensibilités de l’autre. Au-delà c’est de l’hypocrisie. Et c’est face à cela que la communauté turque de France exprime sa réaction citoyenne et démocratique », a-t-il écrit.
Le ministre des affaires européennes turc Omer Celik a lui aussi vivement réagi sur les réseaux sociaux en écrivant « le magazine Le Point a attaqué notre président en utilisant des méthodes de propagande et en diffusant des propos haineux » avant de questionner « est-ce-que le président Macron trouve approprié d’utiliser le même style de langage haineux et de propagande? »
« Depuis quand les messages haineux et les insultes sont ils gages de libertés de la presse ? » a-t-il poursuivi, en dénonçant « une publication du Point qui n’a aucune valeur journalistique ».
DOSSIER : Le Point vs Erdogan