Eric Woerth a été mis en examen mardi 29 mai pour « complicité de financement illégal de la campagne » de Nicolas Sarkozy, dans le cadre de l’affaire des financements libyens.
« Il y a dix ans, on m’avait déjà indiqué que cette campagne avait été financée par la famille Bettencourt, et j’ai été mis hors de cause. Aujourd’hui, on voudrait me faire dire qu’elle a été financée par Monsieur Kadhafi« , déclare Eric Woerth dans un article du Figaro publié mercredi 30 mai.
Pour l’ancien trésorier de Nicolas Sarkozy, il n’y a aucun indice qui le mette en cause dans cette affaire. Il a été mis en examen après une enquête de la police anticorruption qui souligne, dans un rapport de septembre 2017, l' »ampleur de la circulation d’espèces » dans l’entourage de Nicolas Sarkozy au moment de la campagne présidentielle de 2007. Les enquêteurs reprochent à Eric Woerth le versement d’environ 11.000 euros en liquide aux collaborateurs de la campagne et le soupçonnent de « complicité de financement illégal de la campagne ».
« Cette mise en cause se fonde sur l’identification de sommes en espèces, très faibles pour ne pas dire dérisoires au regard du coût d’une campagne présidentielle », a commenté son avocat, Me Jean-Yves Leborgne dans un communiqué à l’AFP mardi.
Dans Le Figaro, Eric Woerth revient sur ces versements, questionnant : « Comment garder de tout cela un souvenir précis, onze ans après, même si je pense que nous avons fait les choses correctement? ». Les journalistes du Figaro lui demande alors si ces distributions en liquide sont habituelles, ce à quoi il répond : « 2007 n’a pas été un moment comme les autres: c’était un moment de grande ferveur politique. Beaucoup voulaient donner, les contributions étaient abondantes. » Il assure peu après : « il n’y a pas eu de problème de financement de cette campagne, qui a été menée solidement et sérieusement. »
« Après dix ans de procédure, et après avoir été à chaque fois relaxé, j’ai l’impression d’être un peu une victime du système » déclare-t-il en fin d’interview, tout en pointant du doigt d’autres comptes de campagne remis en cause, comme, dernièrement, ceux de la présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. « Il faudra un jour penser à consolider les contrôles a priori pour solidifier les campagnes » lance enfin Eric Woerth.