Paris va accueillir la conférence internationale sur les Rohingyas

Une conférence internationale sur la situation des musulmans Rohingyas au Myanmar et au Bangladesh, se tiendra vendredi à Paris.

« Cette prochaine conférence traitera de l’une des crises humanitaires en cours dans le monde que vivent les Rohingyas du Myanmar », lit-on sur la page de l’événement sur le site Eventbrite.

Selon son organisateur, le groupe d’amitié France-Bangladesh à l’Assemblée nationale française, « la conférence explorera les possibilités et les initiatives pour une responsabilité internationale et proposera des recommandations politiques pour mettre fin à la persécution des Rohingyas par le Myanmar ».

La conférence porte le titre de « solutions viables ». Le « retour protégé des Rohingyas dans leur région ancestrale de l’ouest du Myanmar », en est une.

Plusieurs universitaires et militants des droits de l’homme participent à l’événement. La députée française, Danièle Obono, présidente du groupe d’amitié France-Bangladesh, accueillera, entre autre, Shirin Ebadi, militante iranienne des droits de l’homme et lauréate du prix Nobel de la paix, Shirin Sharmin Chaudhury, présidente du Parlement national du Bangladesh, et Razia Sultana, chercheuse et militante pour les droits des Rohingyas.

L’événement, qui durera une journée, sera diffusé sur Internet, Facebook et Twitter, avec des traductions simultanées en anglais et en français.

Selon les données de l’Organisation des Nations Unies (ONU), environ 750 mille musulmans Rohingyas du Myanmar, dont 60 % sont des enfants, ont fui au Bangladesh, après une vague de répression lancée par les forces de sécurité birmanes le 25 août dernier. L’ONU, qui a déjà décrit les Rohingyas comme étant « la communauté la plus persécuté au monde », lors de leur répression en 2012, a qualifié cette répression de « nettoyage ethnique ».

Au moins 9 mille Rohingyas ont été tués dans l’État d’Arakan au Myanmar entre 25 août et le 24 septembre 2017, selon Médecins sans frontières.

Dans un rapport publié en décembre dernier, le groupe humanitaire mondial a déclaré que la mort de 71,7% de ces victimes, soit environ 6 700 Rohingyas, était causée par la violence. On compte parmi les victimes 730 enfants de moins de 5 ans.

La Turquie a été à l’avant-garde de l’aide aux réfugiés Rohingya, et le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a soulevé la question à l’ONU.

L’ONU a documenté des viols collectifs, des meurtres massifs – y compris de nourrissons et de jeunes enfants -, des passages à tabac brutaux et des disparitions commises par les forces de sécurité birmanes. Les enquêteurs de l’ONU ont déclaré que de telles violations ont pu constituer des crimes contre l’humanité.