Séoul a indiqué aujourd’hui surveiller les changements dans l’armée nord-coréenne après des informations selon lesquelles Pyongyang a remplacé trois de ses plus hauts gradés avant un sommet avec les Etats-Unis.
D’après la presse, les bouleversements en cours pourraient viser à empêcher d’éventuelles protestations des cadres de l’armée nord-coréenne face à des changements en matière de politique nucléaire. Le président américain Donald Trump doit rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un le 12 juin à Singapour. L’arsenal nucléaire nord-coréen figurera en bonne place de l’ordre du jour.
Fin mai, les médias officiels nord-coréens avaient révélé que Kim Su Gil avait été nommé directeur du puissant Bureau politique général (BPG) de l’armée, en remplacement de Kim Jong Gak. D’après l’agence sud-coréenne Yonhap, qui cite des sources du renseignement, le chef d’état-major général Ri Myong Su a également cédé la place à son adjoint Ri Yong Gil. Le ministre de la Défense Pak Yong Sik a pour sa part été remplacé par No Kwang Chol, jusque alors premier vice ministre, ajoute Yonhap. Ce vaste remaniement, s’il est confirmé, serait inhabituel, a estimé le ministère sud-coréen de l’Unification.
« Nous allons surveiller les développements », a déclaré à la presse un porte-parole du ministère, Baik Tae-hyun. L’Armée du peuple coréen est très influente en Corée du Nord. C’est un vrai centre de pouvoir, comme en témoigne le fait que M. Kim a généralement des généraux à son côté, et des personnalités civiles de l’autre, lors des cérémonies importantes. D’après des chercheurs du site NK Leadership Watch, les modifications au sein du BPG « sont la poursuite du resserrement du contrôle de l’armée par le parti ». Le BPG pourrait être en mesure de résister aux décisions de la direction nord-coréenne ou de tenter de bénéficier de l’aide économique future de la Corée du Sud, estiment les chercheurs.