Moins d’une semaine avant son tête-à-tête avec le leader nord-coréen Kim Jong Un, Donald Trump reçoit jeudi le Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui tente de faire entendre sa voix dans les intenses tractations diplomatiques en cours autour de la péninsule coréenne.
Les deux hommes, qui participeront à partir de vendredi au Canada à un G7 sous haute tension en raison des droits de douane imposés par Washington à ses alliés, s’exprimeront lors d’une conférence de presse commune à la Maison Blanche en début d’après-midi.
Depuis l’annonce d’une possible rencontre Trump-Kim, le Japon ne cesse de souligner l’impérieuse nécessité de ne pas baisser la garde face au régime de Pyongyang, qui fait peser une menace concrète sur l’archipel avec ses missiles de courte et moyenne portée.
Au moment de quitter Tokyo, M. Abe a souligné que sa halte à Washington avait pour objectif de coordonner « étroitement » son approche avec celle du locataire de la Maison Blanche.
Et il a clairement posé les conditions pour que le sommet de Singapour du 12 juin « soit un succès »: des progrès tangibles sur la question du nucléaire et des missiles mais aussi sur celle des ressortissants japonais enlevés par la Corée du Nord dans les années 1970 et 1980.
Lors de leur dernière rencontre en date en Floride il y a moins de deux mois, M. Trump avait promis au dirigeant nippon d’aborder, dans les négociations avec Pyongyang, cette question politiquement très sensible sur l’archipel.
Mais le sujet n’est pas –loin s’en faut– une priorité pour le magnat de l’immobilier, dont la stratégie reste entourée d’un certain flou mais qui ne cache pas son enthousiasme à l’idée d’être le premier président américain en exercice à engager un dialogue direct avec un héritier de la dynastie des Kim.
La multiplication des rencontres sur l’épineux dossier nord-coréen a un goût amer pour Shinzo Abe, jusqu’ici tenu à l’écart: Donald Trump prépare son sommet et le président chinois Xi Jinping et son homologue sud-coréen Moon Jae-in ont chacun rencontré à deux reprises Kim Jong Un.