La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont officiellement demandé à être exemptés des sanctions instaurées par les États-Unis à l’encontre des entreprises qui refuseraient de sortir d’Iran.
Cette demande a été formulée dans une lettre commune, rendue publique mercredi sur les réseaux sociaux, par Bruno Le Maire, ministre français de l’Economie.
Le courrier, daté du 4 juin, a été adressé au secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo et au secrétaire au trésor Steven Mnuchin et signé par Bruno Le Maire, Peter Altaier, ministre allemand de l’Economie, ainsi que par les ministres des Finances britannique et allemand Philip Hamond et Olaf Sholz.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian et le chef de de la diplomatie européenne Frédérica Mogherini sont également signataires du courrier, au même titre que leurs homologues allemand et britannique Heiko Maas et Boris Johnson.
«Même si les Etats-Unis ont décidé de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien, nous sommes toujours convaincus que cet accord est le meilleur moyen pour parvenir à empêcher que l’Iran ne se dote de l’arme nucléaire », indiquent notamment les ministres dans leur courrier.
«En tant qu’alliés, nous attendons que les États-Unis s’abstiennent de prendre des mesures qui feraient du tort aux intérêts de défense européens», argumentent les signataires de la lettre.
Et de poursuivre «nous attendons que les effets extraterritoriaux des sanctions secondaires américaines ne soient pas appliqués aux entreprises et aux citoyens européens».
Dans un tweet publié mercredi, Bruno Le Maire précise qu’il réclame «une exemption de toute sanction extraterritoriale américaine pour les entreprises européennes opérant légitimement en Iran et qui doivent pouvoir continuer à le faire».
La diffusion de ce courrier intervient au lendemain de l’annonce par le constructeur automobile français PSA de se retirer d’Iran.
Le groupe a annoncé mardi dans un communiqué avoir «commencé le processus de suspension des activités (…) afin de se conformer à la loi américaine d’ici au 6 août 2018».
Pour rappel, l’accord sur le nucléaire iranien signé le 14 juillet 2015 entre l’Iran, et la France, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Allemagne et le Royaume-Uni, vise à limiter l’enrichissement d’uranium iranien et à lever les sanctions économiques contre le pays.