Le président américain a décollé pour un long trajet de plus 20 heures en direction de Singapour, où il atterrira dimanche soir.
Donald Trump s’est envolé samedi plein d’optimisme pour son sommet avec le dirigeant Kim Jong Un à Singapour, une « occasion unique » de résoudre le problème nucléaire nord-coréen, sur lequel ses prédécesseurs à la Maison Blanche ont tous échoué.
« J’ai l’impression que Kim Jong Un veut faire quelque chose d’important pour son peuple, et il en a l’opportunité… C’est une occasion unique » qui « ne se représentera jamais », a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse au Canada, où il participait au sommet du G7, à La Malbaie.
Il a ensuite rejoint son avion présidentiel, qui a décollé pour le long trajet de plus 20 heures pour Singapour, où il atterrira dimanche soir. Le sommet aura lieu dans un hôtel de luxe, mardi matin. C’est en tout cas un sommet unique: aucun président américain en exercice n’avait avant lui négocié en direct avec un héritier de la dynastie des Kim, sur une possible dénucléarisation du régime reclus.
« Je suis dans une mission de paix, et nous allons porter les coeurs de millions de gens, du monde entier. Nous devons obtenir une dénucléarisation. Il faut démarrer quelque chose. Nous croyons vraiment que la Corée du Nord sera un endroit formidable très bientôt », a-t-il dit.
« Qui sait? Cela ne marchera peut-être pas »
« Combien de temps faudra-t-il pour voir s’ils sont sérieux ou non? Je pense peut-être dès la première minute », a-t-il expliqué. « C’est ma touche personnelle, mon sentiment, c’est ce que je fais », a dit le milliardaire, qui se targue d’être un négociateur iconoclaste et hors pair.
Mais il a aussi tenté de tempérer les attentes. « Qui sait? Cela ne marchera peut-être pas. Il y a une forte chance que cela ne marche pas. Et une chance plus forte que cela prenne un certain temps. Ce sera un processus », a-t-il dit.
Au moins, a-t-il ajouté, « nous nous serons rencontrés. Nous nous serons vus. Et j’espère que nous nous serons appréciés l’un l’autre, et que nous commencerons un processus ». La stratégie de négociation du 45e président des Etats-Unis a suscité beaucoup de questions à Washington, après qu’il a lui-même expliqué n’avoir pas grand besoin de se préparer.
« C’est d’abord une question d’état d’esprit, de volonté de faire avancer les choses », a-t-il dit jeudi.
Volonté de négocier
Mais il arrivera quoiqu’il arrive armé d’un bâton, de nouvelles sanctions, et d’une carotte: l’accueil de Kim Jong Un dans la communauté internationale, ou en tout cas, une invitation à la Maison Blanche… « si ça se passe bien », a-t-il dit à Washington.
En première ligne sur ce dossier, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, qui a rencontré Kim Jong Un à deux reprises à Pyongyang au printemps, a assuré que ce dernier était sérieux dans sa volonté de négocier.
« Il m’a dit personnellement qu’il était prêt à dénucléariser », a expliqué le diplomate en chef. Le secrétaire d’Etat a précisé qu’il irait à la rencontre des responsables sud-coréens, japonais et chinois dans la foulée du sommet entre Trump et Kim.
Avant de quitter le Canada, Donald Trump a répété l’une de ses phrases fétiches: « Pour l’instant, tout va bien. On verra bien comment ça se passe ».