Irak: quatre suspects arrêtés après l’incendie d’un dépôt de bulletins de vote

La justice irakienne a annoncé lundi l’arrestation de trois policiers et d’un employé de la commission électorale au lendemain d’un incendie criminel qui a ravagé à Bagdad un dépôt où se trouvaient des bulletins de vote des législatives de mai.

Le Parquet d’al-Roussafa, le secteur est de Bagdad, « a procédé à l’arrestation de quatre personnes suspectées d’être impliquées dans l’incendie criminel des dépôts de la commission électorale », indique dans un communiqué le porte-parole du Conseil supérieur de la magistrature, le juge Abdel Sattar Bayraqdar.

« Trois d’entre eux sont des policiers et le dernier est un employé de la commission électorale », ajoute-t-il.

L’identité des suspects n’a pas été révélée.

Plus tôt dans la journée, le ministre de l’Intérieur Qassem al-Araji avait estimé qu’il ne faisait « aucun doute qu’il s’agit d’un acte délibéré ».

Dimanche, peu après que le Conseil supérieur de la magistrature a annoncé la nomination de neuf juges pour superviser le décompte et remplacer les membres de la commission électorale, un incendie s’était déclaré dans des entrepôts du ministère du Commerce à Bagdad.

Les urnes de la circonscription d’al-Roussafa, la plus grande circonscription d’Irak où ont voté 60% des deux millions d’électeurs de la capitale, y étaient entreposées.

Le scrutin de mai, qui devait permettre à l’Irak de tourner la page après trois années de combat contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), s’est transformé en feuilleton judiciaire et politique à rebondissements, augmentant le scepticisme de la population sur la transparence du scrutin.

Si les tractations gouvernementales ont débuté entre les vainqueurs, le leader nationaliste Moqtada Sadr en tête, les tentatives de faire annuler le vote, sur fond de suspicion de fraudes, n’ont pas cessé.

Après plusieurs sessions sans quorum, le Parlement est finalement parvenu mercredi à obtenir qu’un nouveau décompte, manuel cette fois, ait lieu.

La commission électorale a, elle, été limogée et des dispositions ont été prises pour entamer le décompte que le gouvernement veut lancer au plus vite.