Le gouvernement japonais a dit mardi étudier avec les groupes d’électricité les dispositions nécessaires pour répondre à la demande des Etats-Unis de réduire les stocks nippons de plutonium, qui pourraient potentiellement être utilisés pour fabriquer une arme atomique. Depuis l’accident nucléaire de Fukushima en 2011, le Japon, dont très peu de réacteurs ont redémarré, ne réutilise pas comme il l’aurait dû le combustible usé et en partie retraité qui s’est accumulé au fil des ans, ce qui inquiète les Etats-Unis.
« S’agissant de l’usage et de la gestion appropriés du plutonium, c’est un problème qui doit être pris en charge par le pays dans son ensemble, gouvernement et entreprises compris », a déclaré le ministre de l’Industrie Hiroshige Seko, selon des propos rapportés par une porte-parole. « Je souhaite que mon ministère s’en préoccupe, même si dans un premier temps les compagnies doivent étudier comment prendre concrètement ce problème en charge », a-t-il ajouté.
Egalement interrogé sur ce point mardi en conférence de presse, le porte-parole du gouvernement a refusé de détailler la requête des Etats-Unis, mais a assuré que « le gouvernement agissait de façon appropriée pour que soit maintenu le principe selon lequel le Japon ne possède pas de plutonium qui ne soit pas destiné à un usage précis ».
47 tonnes de plutonium
Le Japon possède environ 47 tonnes de plutonium, dont une dizaine de tonnes au Japon et le reste à l’étranger (16,2 tonnes en France et 20,8 tonnes en Grande-Bretagne), selon un document datant de janvier de la Commission japonaise de l’Energie atomique. L’archipel est autorisé à extraire le plutonium du combustible usé, « en raison de son déficit de ressources énergétiques et du fait que les quantités d’uranium dans le monde sont limitées », est-il précisé dans ce même rapport.
L’usage civil de ce plutonium est la condition sine qua non des dispositions prises avec les Etats-Unis et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), mais des craintes existent compte tenu des quantités que le Japon possède et n’est clairement pas en mesure de réutiliser rapidement dans ses centrales atomiques, même si tel est le but affirmé. Selon la presse, l’Autorité de régulation nucléaire doit fixer ce mois-ci des règles exigeant que le niveau actuel de stocks ne soit pas dépassé.