Emmanuel Macron va inaugurer mercredi à Montpellier le 42e congrès de la Mutualité française, où il devrait prononcer « un discours stratégique » sur sa politique sociale et tracer le cadre des réformes à venir.
Il a longtemps fait planer le doute, mais le président de la République ira bien au grand raout triennal des mutuelles, comme tous ses prédécesseurs depuis 1982, a confirmé l’Élysée samedi.
« Il ne s’agit pas d’un tournant social mais d’un approfondissement », selon la présidence, qui veut « prendre les inégalités à la racine pour essayer de les résoudre » plutôt que de les réparer par des allocations.
Par exemple, « sur le RSA, il faut un revenu de dignité mais qui doit permettre de revenir vers l’activité. Or la moitié des allocataires n’ont pas de contrat d’accompagnement vers l’emploi. On leur verse une prestation sans plus s’occuper d’eux », indique l’Elysée.
Beaucoup d’arbitrages budgétaires n’étant pas encore réalisés, le président de la République ne devrait pas entrer dans le détail lors de son discours de Montpellier.
Parmi les sujets attendus, la reconnaissance de la solidarité familiale et le statut des aidants — les personnes qui aident leurs proches en situation de dépendance –, ainsi que le « reste à charge zéro », c’est-à-dire le remboursement intégral de certaines lunettes, prothèses dentaires et audioprothèses.
A ce sujet, le chef de l’État sait depuis deux semaines qu’il pourra annoncer la réalisation de cette promesse de campagne emblématique.
Trois négociations parallèles avaient été lancées à l’automne, et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait fixé l’échéance « au mois de mai ». Le calendrier a été tenu in extremis pour les dentistes, qui ont trouvé fin mai un accord avec l’Assurance maladie. Pour les deux autres secteurs, la publication de textes réglementaires est imminente, selon plusieurs sources ayant participé aux discussions avec le ministère.
Symbole de la volonté de « protéger » affichée par l’exécutif, cette réforme se fera par étapes à partir de 2020. Elle coûtera plusieurs centaines de millions d’euros à la Sécu et aux complémentaires santé, priées de ne pas faire flamber leurs cotisations.