Lors du sommet historique entre Donald Trump et Kim Jong-un à Singapour mardi 12 juin, les deux parties ont signé un accord, mais qui est très limité : promesses vagues de dénucléarisation, pas de calendrier, pas de mesures concrètes.
Mercredi 13 juin au matin, la presse officielle nord-coréenne revient largement sur la rencontre et annonce que Kim Jong-un a accepté l’invitation de Donald Trump de se rendre à Washington.
Kim Jong-un a invité Donald Trump à se rendre à Pyongyang et a accepté l’invitation américaine à un sommet à Washington, proclame mercredi 13 juin matin l’agence officielle du régime. Celle-ci voit dans ces invitations réciproques « une occasion importante pour une amélioration des relations », nous fait part notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias.
Le Quotidien nord-coréen des Travailleurs publie de nombreuses photos de la rencontre de Singapour, permettant ainsi aux Nord-Coréens de découvrir ces images étonnantes où leur dirigeant sympathise avec le traditionnel ennemi impérialiste. C’est une « nouvelle histoire dans les relations avec les États-Unis », proclame le journal.
Le temps des négociations, les exercices militaires dans la région sont suspendus
Pyongyang salue aussi la suspension – tant que les pourparlers continuent – des exercices militaires massifs organisés régulièrement par les États-Unis et la Corée du Sud. Cela fait des années que le régime exigeait leur annulation. En réaction à la rencontre, le ministre japonais de la Défense a en revanche qualifié que ces manœuvres entre les États-Unis et la Corée du Sud, ainsi que la présence de troupes américaines dans ce pays, « jouent un rôle vital » pour la sécurité régionale, selon l’AFP.
La Corée du Nord souligne enfin que Kim et Trump sont tombés d’accord pour une approche « par étapes » pour parvenir à la paix et à la dénucléarisation – c’était l’approche favorisée par le régime, qui présente ainsi le sommet de Singapour comme une éclatante victoire pour son « Leader suprême ».
Dans son avion, Donald Trump assure le service après-vente sur Twitter
Après le sommet, Donald Trump est en vol pour Washington et profite de son long vol de retour pour tweeter avec frénésie et faire la promotion de l’accord obtenu, nous rapporte notre envoyée spéciale à Singapour, Anne Corpet.
Comme souvent, l’hôte de la Maison-Blanche se félicite sans retenue de son action et assure le service après-vente. « Le monde a reculé d’un grand pas face à une potentielle catastrophe nucléaire ! Plus de tirs de missiles, de tests ou de recherche nucléaire », écrit Donald Trump, qui évoque de grands progrès sur la dénucléarisation de la Corée du Nord.
Le président américain répète qu’il s’est bien entendu avec le dirigeant nord-coréen. « Kim Jong-un veut de grandes choses pour son pays », assure-t-il.
Les démocrates et éditorialistes reprochent le peu d’avancées
Et Donald Trump a mis en ligne la vidéo qu’il a montrée mardi 12 juin à son interlocuteur : un petit film édifiant, digne des meilleurs produits de propagande. « Est-ce que l’histoire peut être changée ? Est-ce que ce dirigeant va choisir de faire progresser son pays et faire partie d’un monde nouveau, être le héros de son peuple ?, se demande la vidéo. Le président Donald Trump et le dirigeant Kim Jong-un se retrouvent pour refaire l’histoire. Le futur reste à écrire. »
Dans son avion vers la base Andrew, le président américain répond aussi aux critiques qui commencent à se faire entendre aux États-Unis. Car les démocrates et les éditorialistes américains constatent que peu d’avancées concrètes ont été obtenues.
Ce à quoi Trump leur répond : « Il y a un an, les experts et têtes pensantes me suppliaient de le rencontrer et de ne pas faire la guerre. Maintenant que j’ai établi une bonne relation avec Kim Jong-un, les mêmes haineux s’écrient que je n’aurais pas dû le rencontrer. » Un petit couplet contre les élites de Washington qui plaira surement à son électorat.