La société russe de sécurité informatique Kaspersky Lab se dit « forcée de geler la coopération » avec des organisations européennes dont Europol, à la suite d’un rapport du Parlement européen demandant l’interdiction de ses logiciels antivirus qualifiés de « malveillants ».
« Nous sommes contraints de geler notre coopération » avec des organisations européennes, dont Europol et son initiative « No More Ransom » contre l’extorsion par piratage informatique, a déclaré le fondateur de la société Evguéni Kaspersky sur ses comptes Twitter et Instagram mercredi soir.
Dans un rapport sur la cyberdéfense publié mercredi, sans valeur législative, le Parlement européen demande « un examen complet des équipements logiciels, informatiques et de communication, ainsi que des infrastructures utilisées dans les institutions afin d’exclure les programmes et appareils potentiellement dangereux et d’interdire ceux qui ont été confirmés comme malveillants, comme Kaspersky Lab ».
« Nous avons protégé l’UE pendant vingt ans en travaillant avec les forces de l’ordre, permettant de nombreuses arrestations de cybercriminels », s’est insurgé Evguéni Kaspersky, critiquant une « décision sans précédent » qui facilite « la cybercriminalité en Europe ».
« Il s’agit d’une décision politique non-législative, nos opérations restent intactes », a-t-il par la suite tempéré sur Instagram, « Mais la manière hypocrite dont cela a été fait est absolument inacceptable ».
Soupçonnant la société russe de travailler main dans la main avec le Kremlin, la Sécurité intérieure américaine avait ordonné en septembre à tous les fonctionnaires fédéraux de désinstaller les antivirus de Kaspersky.
En mai, le gouvernement néerlandais a annoncé son intention d’arrêter progressivement d’utiliser l’antivirus russe.
La société, qui rejette ces accusations, avait alors annoncé le transfert d’une partie de ses services en Suisse, espérant contrecarrer les soupçons à son égard.
L’antivirus de Kaspersky Lab équipe quelque 400 millions d’ordinateurs dans le monde.