L’UE adopte «à l’unanimité» les mesures de rétorsion dans la guerre commerciale contre Washington

Ces mesures de rétorsion concernent certains produits américains, comme les jeans, le bourbon ou les motos.

Les 28 États membres de l’Union européenne ont validé jeudi les mesures de rétorsion contre certains produits américains en réponse aux taxes imposées par Washington sur l’acier et l’aluminium, ont indiqué à l’AFP plusieurs sources européennes. «La mise en œuvre de ces mesures a été adoptée à l’unanimité» par les États membres et la Commission européenne va prendre les dispositions pour leur entrée en vigueur, ont précisé ces sources.

Les contre-mesures européennes peuvent entrer en vigueur à partir du 20 juin en toute légalité, mais l’UE pourrait attendre le 1er juillet pour réagir en même temps que le Canada, également sanctionné par Washington, qui souhaite lancer les représailles ce jour-là, a-t-on indiqué de source diplomatique. La liste européenne comporte des dizaines de produits américains dont certains sont très emblématiques, comme le bourbon, les motos de la marque Harley Harley-Davidson et les jeans.

La mesure a pour but les compensations dans un premier temps à hauteur de 2,8 milliards d’euros les dommages causés à son industrie par les taxes américaines sur son acier (25%) et son aluminium (10%). Ce chiffre est jugé «mesuré» par la Commission, qui tient à ce que la procédure respecte pleinement les règles de l’Organisation mondiale pour le Commerce (OMC).

La liste a été communiquée par l’UE à l’OMC le 18 mai dernier, en prévision de la décision de Washington. Les produits visés sont fabriqués sur le territoire américain et non pas vendus par les marques américaines – car sinon ils seraient susceptibles d’être fabriqués partout dans le monde. L’UE cible plusieurs États américains, souvent agricoles, qui ont voté pour Donald Trump en 2016. D’autres produits américains pourraient à l’avenir être également taxés par l’UE, à hauteur de 3,6 milliards d’euros, si celle-ci remporte le litige qui l’oppose aux États-Unis devant l’OMC depuis sa plainte le 1er juin.