Le Premier ministre géorgien Guiorgui Kvirikachvili a annoncé mercredi sa démission à la suite d’une série de manifestations et un scandale judiciaire dans cette ex-république soviétique du Caucase.
Lors d’un discours à la télévision, M. Kvirikachvili a indiqué que sa décision était également motivée par « des désaccords fondamentaux » avec le président du parti au pouvoir Rêve géorgien, le très influent milliardaire et ex-Premier ministre Bidzina Ivanichvili.
Au pouvoir depuis deux ans et demi, le gouvernement de M. Kvirikachvili a été confronté ces derniers mois à des manifestations, notamment contre sa politique économique.
Le Premier ministre a pour sa part toujours assuré avoir permis au petit pays du Caucase du sud d’atteindre « la plus forte croissance économique de la région ».
Les Géorgiens étaient 22,5% à vivre sous le seuil de pauvreté en 2017, un chiffre en hausse comparé à celui de 2016 (20,7%), selon un rapport de l’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’Enfance.
En avril, des milliers de manifestants ont protesté contre les mesures économiques du gouvernement.
Fin mai, une autre manifestation avait réuni des milliers de jeunes, ulcérés contre des raids policiers dans des discothèques dans le cadre d’une campagne de lutte contre la drogue.
Le 1er juin, les manifestants sont à nouveau sortis dans la rue pour exiger la démission du Premier ministre et celle du procureur général, Irakli Chotadzé, dans le cadre d’un scandale judiciaire.
Ce dernier était accusé d’être intervenu lors d’un procès pour meurtre en faveur d’un des suspects, fils d’un ancien collègue. Jugé après la mort de plusieurs adolescents lors d’une bagarre à Tbilissi en 2017, le suspect avait vu son chef d’accusation revu à la baisse.
Le procureur général avait alors démissionné, tandis que M. Kvirikachvili avait ordonné une nouvelle enquête sur ces meurtres.
Ces manifestations avaient été suivies d’une grève du métro, paralysant la capitale où vivent 1,2 million de personnes.