La justice a indiqué ne pas posséder suffisamment d’éléments permettant de dire s’il allait ou non passer à l’action. A l’issue de sa garde à vue, il a été écroué.
Un Tunisien de 29 ans a été formellement accusé d’avoir voulu fabriquer des « armes biologiques », mais la justice allemande a indiqué jeudi ne pas posséder suffisamment d’éléments permettant de dire s’il allait ou non passer à l’action. Arrêté mercredi dans son appartement de Cologne par les forces spéciales, cet homme de nationalité tunisienne a été incarcéré, a affirmé le parquet général fédéral, compétent dans les affaires de terrorisme.
Des achats via une société de vente par correspondance. « A partir de mi-mai, Sief Allah H. a commencé à se procurer l’équipement et les substances nécessaires à la fabrication de ricine. Il a notamment acheté à une société de vente par correspondance sur internet 1.000 graines de ricine et un moulin à café électrique », a affirmé dans un communiqué le parquet. La ricine est un poison violent, 6.000 fois plus puissant que le cyanure. Début juin, le suspect avait réussi à en fabriquer, mais elle a pu être mise en sécurité par les forces de l’ordre.
L’individu a été écroué. Les enquêteurs n’ont cependant pas encore réussi à savoir si l’individu prévoyait de commettre un attentat, ni s’il avait des motivations djihadistes. Ils n’ont d’ailleurs pas trouvé d’éléments reliant l’homme à une quelconque organisation terroriste ni une éventuelle date et lieu pour une attaque. L’homme avait été interpellé avec sa compagne mardi soir à Cologne, dans l’ouest du pays, par des unités spéciales de la police. A l’issue de sa garde à vue, il a été écroué dans la soirée. Sa compagne a pour sa part été laissée libre.
Des autorités sur le qui-vive. En mai, les autorités françaises avaient annoncé avoir déjoué un attentat à l’explosif ou à la ricine prévu à Paris. Un Egyptien de 20 ans avait été arrêté et incarcéré. Les autorités allemandes sont sur le qui-vive en raison de plusieurs attaques djihadistes perpétrées ou envisagées dans le pays ces dernières années. La plus grave d’entre elles, survenue en décembre 2016, a été commise par un Tunisien de 23 ans, Anis Amri, auteur d’un attentat au camion-bélier sur un marché de Noël à Berlin. L’attaque, qui avait fait douze morts, avait été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).