Paris – Un syndicat de cheminots français a annoncé vendredi que la grève dans les chemins de fer allait « se poursuivre » en juillet, au-delà du calendrier initial, malgré l’adoption définitive la veille de la réforme ferroviaire par le Parlement.
« Nous allons poursuivre au mois de juillet », a déclaré sur Franceinfo Laurent Brun, de la CGT Cheminots. « Pour combien de temps ? On verra. Comment ? On verra. Il n’est pas question de s’arrêter au calendrier, puisque le gouvernement souhaite passer en force », a ajouté le responsable de la première organisation syndicale à la SNCF, l’opérateur historique du rail français.
Commencée en avril à l’appel des quatre syndicats de la SNCF, la grève des cheminots devait se dérouler jusqu’au 28 juin selon le calendrier initial fixé par l’intersyndicale.
« Les Français jugeront qui est réellement dans le passage en force », a réagi le ministère des Transports, interrogé par l’AFP.
« La réforme est arrivée à son terme, elle a été concertée, la loi a été votée démocratiquement, et elle s’appliquera. La démocratie a tranché, et la CGT ne peut pas l’ignorer », a-t-il ajouté.
Interrogés par l’AFP, les trois autres syndicats de cheminots représentatifs, Unsa, CFDT et Sud Rail ont tous déploré une décision « unilatérale » de la CGT.
« La CGT veut imposer le rythme à tout le monde », a critiqué Roger Dillenseger (Unsa), qualifiant cette annonce d' »inadaptée » et « irrespectueuse » pour les autres organisations.
« Ce n’était pas du tout ce qui était prévu dans le cadre de l’interfédérale » qui s’est réunie mercredi, a abondé Didier Aubert (CFDT).
Sud Rail « avait déjà proposé à l’intersyndicale de continuer le mouvement au mois de juillet », a dit son secrétaire fédéral, Erik Meyer, estimant malgré tout que cette sortie de la CGT « ne va pas dans le bon sens ».
Une table ronde entre gouvernement, patronat et syndicats était prévue pour vendredi après-midi au ministère des Transports pour discuter de la convention collective nationale du secteur, un rendez-vous réclamé par l’intersyndicale qui espère que ce soit la première d’une série avec des engagements du gouvernement à la clé.
Le Parlement a définitivement voté jeudi le projet de loi qui prévoit de transformer la SNCF en société anonyme, de fixer le calendrier de l’ouverture à la concurrence prévue au niveau européen et de supprimer l’embauche au statut de cheminot.
Cette réforme voulue par le président Emmanuel Macron bénéficie du soutien de l’opinion publique mais a provoqué une levée de boucliers des syndicats qui craignent notamment une privatisation à terme de l’entreprise publique, ce que nie le gouvernement.