Campagne présidentielle turque moins facile que prévu pour Erdogan

En Turquie, la campagne du président Recep Tayyip Erdogan et de son parti l’AKP pour les élections législatives et présidentielle du 24 juin n’est pas aussi simple que ce qui avait été prévu. L’opposition place le chef de l’Etat sur la défensive.

Il y a d’abord les sondages qui donnent maintenant le camp présidentiel et l’opposition au coude-à-coude pour les législatives. Et pour la présidentielle, Recep Tayyip Erdogan, avec moins de 50 %, pourrait devoir subir l’affront d’un second tour.

Il y a ensuite la campagne, nettement plus agressive et enlevante de la part du principal parti d’opposition, le CHP, et de son candidat Muharrem Ince, tandis que le président turc répète surtout le bilan de ses quinze années au pouvoir. Ce jeudi, alors qu’il faisait campagne dans le fief de son adversaire, le président Erdogan a également promis la levée de l’état d’urgence dès sa réélection. C’est justement une promesse de l’opposition.

Même si le président turc dispose toujours d’une base solide et d’une couverture médiatique en sa faveur, sa campagne électorale est difficile. Et le pouvoir est nerveux. Une vidéo amateur largement diffusée sur les réseaux sociaux montre ainsi Recep Tayyip Erdogan dans une réunion privée reconnaître que rien n’est gagné et appeler son auditoire à s’assurer du contrôle des bureaux de vote.

Cette campagne électorale a été marquée ce jeudi par la mort de trois personnes, tuées dans une fusillade au cours de la visite d’un député de l’AKP dans la ville de Suruç, dans le sud de la Turquie. Les tirs, qui ont aussi fait huit blessés, ont eu lieu pendant une bagarre impliquant l’entourage du député.