« La France comme l’Italie ont à gérer cette situation ensemble », a déclaré le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse commune avec le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, après un déjeuner ce vendredi à l’Élysée.
Selon Emmanuel Macron, la France et l’Italie doivent « pouvoir avancer ensemble pour une protection commune de nos frontières » et travailler « ensemble, main dans la main », sur les enjeux des flux migratoires auxquels fait face l’Union Européenne.
Remettant en cause le Traité de Dublin comme le chef du gouvernement italien, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de « renforcer les coopérations entre les Etats européens » et également le renforcement de Frontex, l’agence européenne de garde-côtes et garde-frontières de l’Union Européenne.
Le président français a également rappelé que les efforts en matière de gestion de la crise migratoire européenne devaient être pris avec les pays d’où viennent les migrants, soulignant la coopération menée entre l’Union européenne et l’Union africaine qui a permis le retour « de milliers de personnes » dans leur pays d’origine.
Le Traité de Dublin prévoit notamment que le premier pays dans lequel arrive le migrant doit prendre en charge sa demande d’asile or, l’Italie étant géographiquement plus proche de la Libye, elle se retrouve seule à gérer l’afflux et demande l’aide des autres pays européens.
M. Macron s’est dit pour une réorganisation de la gestion de l’arrivée des migrants et pour revoir le système de « solidarité » entre les pays de l’Union européenne. « Notre organisation collective n’est pas la bonne », a indiqué le président français.
Les deux dirigeants ont également évoqué la zone euro qui « sont un test pour l’Europe et pour nos pays », a estimé Emmanuel Macron. Tous deux ont fait part de leur souhait de renforcer la gouvernance économique de l’UE en vue de la réforme de la zone euro qui sera à l’agenda du Conseil européen des 28 et 29 juin à Bruxelles.
Le chef de l’Etat français a distingué les demandes d’asile de migrants en danger dans des zones de conflits et de migrants économiques : « il faut être plus exigeant envers les personnes arrivées pour des raisons économiques », a-t-il déclaré, rappelant que la France avait reçu 100 000 demandes d’asile en 2017.
Cette rencontre entre les deux dirigeants se tient après plusieurs jours de tensions entre la France et l’Italie concernant la gestion de la crise migratoire et l’accueil des migrants de l’Aquarius, un navire de l’ONG SOS Méditerranée qui transporte à son bord plus de 600 migrants repêchés au large des côtes libyennes. L’Espagne a finalement accepté d’accueillir le navire au port de Valence. La France « assumera ses responsabilités » si un nouveau cas similaire à l’Aquarius se représente, a affirmé Emmanuel Macron.