Les économies d’Europe occidentale ne pourraient plus vivre sans migrants

Selon une étude de SEO Economic Research, commanditée par l’agence de travail intérimaire ABU, les pays d’Europe de l’Ouest ont besoin de l’immigration afin de maintenir à flot leurs économies. Aux Pays-Bas, la demande pour des travailleurs migrants a déjà augmenté, tendance qui sera en hausse au cours des prochaines années, indique l’étude.

En 2016, on comptait 371.000 travailleurs migrants d’Europe centrale et orientale aux Pays-Bas, dont la moitié travaillait comme employés temporaires. Ensemble, ils ont occupé 514.000 emplois, soit environ un emploi sur 20 du pays. Les travailleurs migrants d’Europe de l’Est représentent 3% des heures travaillées aux Pays-Bas. Pourtant, ils ne reçoivent qu’1,8% de la masse salariale totale, car ils exercent principalement des fonctions peu rémunérées.

Il y a deux ans, ce groupe d’employés étrangers représentait presque 5% de l’emploi néerlandais total. Par ailleurs, ces employés étrangers créent une valeur ajoutée de 300 euros par an par citoyen néerlandais.

Travailleurs flexibles et non concurrents

La contribution de ces travailleurs migrants au revenu national s’est élevée à 11 milliards d’euros, ont calculé les chercheurs. 6 milliards d’euros concernent les salaires perçus par ces employés étrangers, mais leur activité a également créé 5 milliards d’euros de valeur ajoutée pour l’économie nationale des Pays-Bas. Cependant, ces employés créent non seulement une valeur économique, mais ils assurent également que les entreprises peuvent continuer à fonctionner, car ils sont souvent employés pour des tâches que les travailleurs nationaux ne veulent plus accomplir.

L’enquête montre également que la moitié des travailleurs étrangers d’Europe de l’Est des Pays-Bas sont employés à titre temporaire. « Une grande partie de ce groupe de migrants vient aux Pays-Bas pour quelques mois ou quelques années », explique le chercheur Arjan Heyma. En outre, plusieurs agences de travail temporaire travaillent exclusivement avec des travailleurs d’Europe de l’Est. Le secteur de l’emploi temporaire est bien conscient de la valeur de la force de travail que représentent ces migrants ces migrants. Ces derniers sont en effet des travailleurs assidus et flexibles.

La crainte que les migrants prennent les emplois et les logements des travailleurs locaux n’est pas fondée, ont constaté les chercheurs. Le travail que les travailleurs migrants effectuent aux Pays-Bas est « presque complètement complémentaire » à celui des employés existants. « En aucun cas on ne peut dire que ces migrants occupent des emplois de la population nationale », indique le rapport. « Au contraire, leur activité permetla création d’emplois supplémentaires. »

Les chercheurs ont parlé à cinq entreprises qui emploient un grand nombre de travailleurs migrants, et les entreprises ont confirmé cette image. En outre, les travailleurs migrants font principalement des travaux de production simples et routiniers, pour lesquels presque aucune force néerlandaise ne peut être trouvée, ont expliqué plusieurs entreprises.

Vieillissement

Sans les travailleurs migrants, les entreprises devront ajuster, limiter ou déplacer leur processus de production car il n’y a tout simplement pas assez de personnes pour remplir les emplois, selon les chercheurs. La demande de travailleurs migrants devrait augmenter, car la population active néerlandaise devrait diminuer à partir de 2021 en raison du vieillissement de la population. Les migrants sont « tout simplement nécessaires pour maintenir la population active aux normes », a déclaré le directeur de l’ABU Jurrien Koops,

Le secteur de l’emploi temporaire demande donc au gouvernement des Pays-Bas de fournir davantage de logements aux travailleurs migrants. Selon ABU, il y a actuellement une pénurie de 100 mille places d’hébergement pour les travailleurs d’Europe de l’Est. Si ce problème n’est pas résolu, cela pourrait affecter négativement la croissance économique de certaines régions, avertit ABU