Un tribunal suisse a prononcé vendredi une peine de 20 mois de prison avec sursis contre un responsable du Conseil central islamique suisse, organisation peu représentative mais connue pour ses positions radicales, tout en acquittant son président.
A la mi-mai, le procureur général suisse avait requis des peines de 24 mois d’emprisonnement avec sursis contre trois représentants du Conseil central islamique suisse (CCIS), dont son président Nicolas Blancho. La défense avait plaidé l’acquittement et les accusés avaient fait usage de leur droit au silence.
Vendredi, le Tribunal pénal fédéral a condamné à 20 mois de prison avec sursis Naim Cherni, responsable de la production culturelle au CCIS, pour avoir tourné une vidéo en Syrie en faveur des djihadistes, a indiqué l’agence suisse ATS.
Les deux autres représentants, M. Blancho et Qasim Illi, porte-parole du CCIS, qui étaient accusés d’avoir approuvé la diffusion de la vidéo ou contribué à sa propagation, ont été acquittés.
La plainte du procureur général était centrée sur une interview réalisée par M. Cherni avec un haut responsable islamiste, Abdallah Al-Muhaysini, une vidéo tournée durant un voyage en Syrie à l’automne 2015.
La procureure fédérale avait fait valoir qu’Abdallah Al-Muhaysini est un dirigeant de haut rang et un représentant de l’organisation Jaich al-Fatah (l’Armée de la Conquête).
En mars 2015, Jaich al-Fatah, une coalition composée de groupes rebelles islamistes comme Ahrar al-Cham, et jihadistes tel que le Front al-Nosra -ex-branche d’al-Qaïda en Syrie ensuite rebaptisé Fateh al-Cham-, s’était emparé de la ville d’Idleb (nord-ouest).
La province d’Idleb est actuellement presque entièrement contrôlée par des islamistes et des groupes rebelles extrémistes.
La révolte en Syrie contre le régime d’Assad s’est transformée en guerre dévastatrice dans laquelle sont maintenant impliqués une multitude d’acteurs locaux, régionaux et internationaux. Le conflit qui ravage la Syrie depuis 2011 a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés.