Un duel inédit entre droite et gauche se joue en Colombie, au second tour dimanche d’une présidentielle cruciale pour la paix, et qui va désigner le successeur de Juan Manuel Santos, artisan du pacte historique avec l’ex-guérilla Farc.
Les bureaux de vote seront ouverts de 08h00 à 16h00 locales. Le champion de la droite dure, Ivan Duque, 41 ans, donné favori promet de modifier ce texte signé fin 2016, selon lui trop laxiste envers les ex-chefs guérilleros.
Ivan Duque, qui pourrait devenir le plus jeune président colombien depuis 1872, affronte Gustavo Petro, 58 ans, premier candidat de gauche à parvenir si loin dans une course présidentielle.
« Nous devons avancer pour continuer à consolider la paix que nous sommes en train de construire », a tweeté vendredi M. Santos, 66 ans, artisan d’un accord qui lui a valu le prix Nobel de la Paix. Mais aussi une impopularité record de 80% dans ce pays de 49 millions d’habitants. Au pouvoir depuis 2010, il ne peut se représenter après deux mandats consécutifs.
Depuis l’accord, 7.000 rebelles ont déposé les armes.
Si le pacte a clos plus de 52 ans d’affrontements avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), converties en parti politique, la Colombie peine à émerger du conflit. Elle reste confrontée à une corruption et des inégalités criantes, notamment en matière d?éducation et de santé, ainsi qu’à la violence de groupes armés se disputant le narco-trafic dans ce pays, premier producteur mondial de cocaïne.
La droite règne depuis toujours. Son atout, le jeune Ivan Duque, novice en politique, a remporté 39,14% des voix au premier tour le 27 mai contre 25,08% à Gustavo Petro, ancien maire de Bogota et ex-guérillero du M-19 dissout. La participation avait été sans précédent (53,9%). Habituellement moins de la moitié des 36 millions d’électeurs votent.