Les Kurdes syriens ne font plus confiance aux États-Unis

Les Américains ayant à plusieurs reprises tourné le dos aux Kurdes syriens, la confiance que témoigne à Washington la population des régions kurdes est en déclin. 

« Aujourd’hui, Washington, avec l’accord de la Turquie, exhorte les forces kurdes à quitter Manbij. Et ceux qui suivent de près la situation dans le nord de la Syrie savent très bien que les Kurdes, malgré leur alliance avec les États-Unis, ont de durs jours devant eux », a déploré hier, vendredi 15 juin, Khaled al-Darwich, parlementaire syrien.

« Les militaires turcs sont entrés à Afrin et ont déplacé ses habitants, mais les forces kurdes n’ont reçu aucune aide de la part de leur allié américain », a ajouté Khaled al-Darwich.

« Bien que les Kurdes ait reçu un appui militaire ainsi que des renseignements et des conseils de la part des États-Unis, ces derniers n’hésiteront pas au besoin à abandonner leur allié pour préserver leurs intérêts », a-t-il précisé.

En ce qui concerne le retour des Kurdes dans le giron du gouvernement syrien, il s’est exprimé en ces termes : « Si une telle chose se produit, nous l’accueillerons favorablement, car les Kurdes font partie de la structure sociale de ce pays et toute personne opposée à l’occupation américaine est considérée comme un citoyen syrien. Et quand nous y serons parvenus, nous aurons retiré des mains des États-Unis une carte importante. »

« Si les Kurdes tendent sincèrement la main au gouvernement syrien et à la Russie, ce sera un grand acquis. Et pourtant, nous assistons à une résistance populaire dans ces zones face aux États-Unis, à la France et à leurs alliés kurdes », a-t-il souligné.

« Lors des contacts que j’ai établis avec les Kurdes, j’ai constaté qu’ils attendaient le déplacement de l’armée vers cette localité », a-t-il ajouté.

Le 20 janvier de 2018, la Turquie a lancé des opérations à Afrin, dans le nord de la Syrie, dans le but, selon Ankara, d’anéantir les éléments du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), du Parti de l’Union démocratique (PYD) et des Unités de protection du peuple (YPG)

Ce qui pique la curiosité, c’est que la Turquie prétend qu’aucun daechiste n’est présent à Afrin.

Le gouvernement syrien considère ces opérations comme une occupation et demande à Ankara de retirer ses troupes de Syrie.