Renault a annoncé, vendredi, son intention de rester en Iran, malgré la mise en garde des États-Unis. Washington a menacé d’imposer des sanctions à toutes entreprises qui continuaient à faire des affaires avec Téhéran.
D’un côté Peugeot-Citroën, qui a entamé son retrait d’Iran le 5 juin, et de l’autre Renault, qui a décidé, vendredi 15 juin, d’y maintenir une présence.
«Nous n’abandonnerons pas [le marché iranien], même si nous devons réduire notre voilure», a déclaré Carlos Ghosn, PDG de la marque au losange, lors de l’assemblée générale des actionnaires.
Cette annonce apparaît comme un défi à Washington. L’administration Trump, après avoir dénoncé l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien et réintroduit les sanctions contre Téhéran, a donné jusqu’au 6 août aux entreprises européennes pour couper les ponts avec l’Iran.
Si Renault persiste et signe dans son intention de continuer à vendre des voitures aux Iraniens, le constructeur français s’expose à des amendes américaines. Les États-Unis, en raison de l’extraterritorialité de ses lois, s’arrogent le droit de punir toute entreprise qui commerce en dollars avec un pays soumis à des sanctions américaines. Depuis 2008, les entreprises européennes ont ainsi été condamnées à près de 20 milliards de dollars d’amende en vertu de cette spécificité du droit américain, a souligné le rapport parlementaire de 2016 sur l’extraterritorialité des lois américaines.