La police irakienne a arrêté mercredi à Bagdad un membre des Brigades du Hezbollah, une puissante milice pro-iranienne, pour sa participation à une fusillade ayant fait trois blessés, a affirmé à l’AFP un responsable du ministère de l’Intérieur.
L’incident a commencé en milieu d’après-midi lorsqu' »une patrouille de police a arrêté une voiture recherchée », a rapporté ce responsable, sous le couvert de l’anonymat. « Quelques minutes après, un convoi des Brigades du Hezbollah est arrivé ».
« Des hommes à bord des cinq voitures ont tiré, la police a répondu. Deux policiers ont été blessés ainsi qu’un membre des Brigades du Hezbollah », a-t-il expliqué.
Aussitôt, « les forces de sécurité ont encerclé le siège de cette organisation où étaient retranchés des miliciens », selon la même source.
Elle n’ont levé leur dispositif, sur l’une des principales artères de Bagdad, qu’une fois « l’auteur des tirs arrêté », a ajouté le responsable.
Les Brigades du Hezbollah ont été visées en début de semaine par un raid nocturne dans l’est syrien attribué à Israël, qui avait fait 50 morts -des Syriens et des Irakiens-, à la frontière des deux pays. La milice irakienne a affirmé avoir perdu 22 de ses membres.
L’incident de mercredi dans le centre de Bagdad est devenu fort inhabituel dans la capitale irakienne, où les violences ont nettement décru.
Les milices, responsables des pics de violence meurtriers des années 2006 et 2007, ont été fortement réprimées ensuite. Nombre d’entre elles se sont dissoutes, avant, pour beaucoup, de se fondre dans les rangs du Hachd al-Chaabi, une force paramilitaire.
Les Brigades du Hezbollah, comme une poignée d’autres milices armées et financées par Téhéran, ont également rejoint le Hachd al-Chaabi, formé en 2014 à l’appel de la plus haute autorité chiite d’Irak pour bouter le groupe Etat islamique (EI) hors du pays.
Parallèlement, elles ont continué à combattre en Syrie voisine aux côtés du régime de Bachar al-Assad.
Les Brigades du Hezbollah ont participé avec les troupes gouvernementales irakiennes à la guerre contre l’EI, dont Bagdad a proclamé le terme en décembre.
Leur implication dans les combats en Syrie relève toutefois de l’initiative de leurs commandants, liés à Téhéran, et ne se fait pas sous la bannière du Hachd.