Alexandre Bissonnette qui a assassiné six personnes dans une mosquée de Québec l’an dernier, devrait passer le reste de sa vie en prison, a annoncé mardi l’accusation, dans une salle d’audience au Québec.
Thomas Jacques, le représentant du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a dit au juge François Huot que l’homme de 28 ans devrait être condamné à 150 ans, soit à 25 ans pour chacune de ses victimes qu’il a abattues dans une fusillade à une mosquée de Québec le 29 janvier, 2017.
Pour lui, « ce crime sans précédent mérite un châtiment qui soit à la hauteur de la réprobation sociale face à un tel comportement ignoble ».
Au cas où elle sera prononcée, cette peine serait la plus longue depuis que le Canada a aboli la peine de mort dans les années 1960.
La défense a soutenu que les peines de Bissonnette devraient être concurrentes, ce qui signifie que les peines de 25 ans seraient purgées ensemble, et qu’il devrait donc passer 25 ans en prison avant d’être admissible à la libération conditionnelle.
Dans un communiqué publié mardi, le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) a exhorté ses partisans à demander à ce que sentence soit consécutive, soit 150 ans de prison, ce qui équivaudrait en fait à une peine de mort.
« Ce qu’il [le verdict, ndlr] pourrait faire, c’est créer un précédent fort que les actes violents d’islamophobie et d’autres formes de haine anti-religieuse ou raciale seront traitées par la force de la loi, a déclaré Ihsaan Gardee, le directeur exécutif du CNMC . Il est impératif que nos communautés s’expriment pour faire pression à cet égard ».
Gardee a demandé à ses partisans d’écrire des lettres aux éditeurs de leurs journaux locaux pour plaider en faveur de la peine de 150 ans.
Il a également appelé à la signature d’une lettre « exhortant le gouvernement à déclarer le 29 janvier comme une journée nationale de commémoration et d’action contre l’islamophobie ».
Le juge devrait rendre sa décision en septembre.