Près de 2 000 Tunisiens ont pris la mer depuis le début de l’année
Ils trompent l’ennui en attendant de réaliser leur rêve : traverser la Méditerranée, quitter leur ville de Sfax, leur pays, la Tunisie, et rejoindre l’Europe, coûte que coûte. Ils ont 25 ans à peine, et c’est leur obsession. « Avec ce qui se passe ici, la politique, la révolution, on sait que notre vie ici ne vaut pas plus que ce mégot de cigarette », explique l’un d’entre eux. Embarquer vers l’inconnu, à la recherche ‘un avenir, quel qu’il soit.
Ici, on les appelle les « Harga », ceux qui prennent tous les risques pour rallier l’Europe, sur des barques de fortune. Beaucoup y laissent leur vie, comme le 2 juin dernier : 84 morts dans un naufrage, dont 54 Tunisiens. Leurs corps rapatriés ont choqué tout un pays. L’île italienne de Lampedusa n’est qu’à 150 km d’ici. Depuis le début de l’année, près de 2 000 Tunisiens ont pris la mer d’ici direction l’Europe. C’est désormais la première nationalité à débarquer clandestinement en Italie.