L’Assemblée générale de l’ONU a adopté aujourd’hui une résolution réclamant le retrait des troupes russes stationnées depuis plus de 26 ans en Moldavie, une première pour les Nations unies dénoncée par Moscou. La résolution, sans valeur contraignante, a été adoptée par 64 voix pour, tandis que 15 pays se sont prononcés contre et 83 se sont abstenus.
La résolution « exhorte la Russie à achever de manière ordonnée, sans conditions et sans nouveau retard le retrait de son groupe opérationnel de forces et ses armements du territoire de la République de Moldavie ». Le texte exprime aussi « une inquiétude profonde face à la poursuite du stationnement » de ces forces en Moldavie « sans l’accord de cet Etat membre des Nations unies ». Il « encourage les Etats membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à faciliter l’achèvement du retrait » russe.
Après le vote, la Russie a critiqué l’absence de négociations avant le scrutin et l’Union européenne qui a voté le texte et « ne tient pas compte des efforts déployés par d’autres organisations régionales » comme l’OSCE pour régler ce différend, pas plus que de la position de la population locale. « L’initiative de la Moldavie sape les efforts déployés » par l’OSCE, a insisté Moscou, parlant « d’approche non démocratique ». L’Union européenne a rétorqué être attachée « à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie dans le cadre de ses frontières reconnues au niveau international ».
« La résolution adoptée renforce la détermination de la Moldavie à poursuivre ses efforts afin d’obtenir le retrait complet et inconditionnel des forces russes de notre territoire », s’est félicité son représentant. « Notre appel est juste et légitime », a-t-il ajouté en évoquant « une journée historique » pour la population moldave. « Après plus de 26 ans, l’Assemblée générale reconnaît que la présence militaire russe est illégale et doit être retirée », a-t-il noté.
Les milliers de soldats russes visés par la résolution sont présents en Transnistrie, un territoire séparatiste moldave pro-russe qui a fait sécession de la Moldavie au début des années 1990, après l’effondrement de l’Union soviétique. Un accord de paix signé en 1992 entre la Russie et la Moldavie avait mis fin au conflit armé entre Chisinau et la Transnistrie qui a fait un millier de morts.