Effrayées par les menaces américaines, la plupart des banques françaises refusent d’ouvrir un compte pour les étudiants iraniens. Le ministre iranien des Sciences en appelle au Président Emmanuel Macron pour trouver une solution.
Les Iranien préfèrent étudier en anglais mais parce que nous avons une relation ancienne avec la France, certains étudiants tiennent à venir en France qui possède également de prestigieux établissements comme la Sorbonne, affirme au Figaro le ministre iranien des Sciences, de la Recherche et de la Technologie, Mansour Gholami.
Le ministre iranien qui a effectué une visite il y quelques jours de plusieurs campus français, accompagné de présidents d’université iraniens fait également savoir que quelque 1800 Iraniens poursuivent leurs études en France.
Même si les relations retentent tendues entre Paris et Téhéran, l’obtention du visa ne pose pas de problème, se félicité Mansour Gholami. Là où les choses se compliquent, c’est lorsque les Iraniens démarchent un établissement financier pour ouvrir un compte.
« Les banques françaises refusent généralement de leur ouvrir un compte», regrette le ministre qui en a parlé lors de son entretien avec Fédérique Vidal, son homologue français. Notre espoir est que l’Etat français puisse nous aider et qu’en particulier M. Macron, qui entretient un climat positif avec l’Iran, pourra nous aider à régler ce problème qui est un problème presque humanitaire.»
Sans compte bancaires, certains étudiants recourent au système D pour continuer leurs études. Mais d’autres renoncent et rentrent en Iran. « Certains sont même partis aux Etats-Unis», cofie un diplomate iranien. Et comble du paradoxe, dans l’Amérique, les étudiants iraniens n’ont pas les mêmes problèmes qu’en France. « Aux Etats-Unis, ce sont les universités qui ont la capacité d’ouvrir des comptes auprès des banques pour leurs étudiants, et elles le font pour les Iraniens», explique la députée LaREM de Paris, Deiphine O, qui s’est mobilisée pour trouver une solution.
« Je suis allée voir la Fédération des banques françaises et la Banque de France, dit-elle. Mais les banques, m’ont répondu que c’était une décision qui relevait du secteur privé, et qu’en comparaison avec des coûts et des bénéfices d’avoir ou pas des étudiants iraniens, les risques, pour elles, étaient très élevés.»
« C’est vraiment dommage, insiste Mansour Gholami, les étudiants iraniens qui choisissent de venir en France le font par désir de votre pays. Lorsqu’ils rentrent en Iran, ils sont déçus et parlent de leurs mésaventures. Cela donne une image négative de la France, alors que nous voulons approfondir nos relations dans le domaine universitaire entre enseignants, et que nous souhaitons aussi attirer des étudiants français en Iran.»