Le président sortant Recep Tayyip Erdogan a affirmé avoir remporté dimanche soir les élections présidentielle et législatives en Turquie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a revendiqué dimanche la victoire aux élections présidentielle et législatives âprement disputées, s’ouvrant la voie vers un nouveau mandat de cinq ans aux pouvoirs considérablement renforcés. « Les résultats non-officiels des élections sont clairs. Selon eux, notre nation m’a confié la responsabilité de président de la République », a-t-il déclaré, alors que le dépouillement des votes n’est pas terminé. Recep Tayyip Erdogan, qui s’exprimait à Istanbul, a également revendiqué la majorité parlementaire pour l’alliance dominée par son parti, l’AKP.
En tête après le dépouillement des deux tiers des bulletins
D’après l’agence de presse étatique Anadolu, Recep Tayyip Erdogan arrivait en tête de la présidentielle avec un score de 52,8% après dépouillement de près de 95% des urnes, et l’alliance de l’AKP menait avec 53,82%. Sauf évolution majeure du score en leur défaveur lors du dépouillement des 5% des urnes restantes, M. Erdogan semble en effet en passe d’obtenir un nouveau mandat aux pouvoirs renforcés et pouvoir compter sur une majorité au Parlement.
Son principal concurrent, le social-démocrate Muharrem Ince, arrive en deuxième position de la présidentielle avec 30,7%, et l’alliance anti-Erdogan formée par plusieurs partis d’opposition pour le volet législatif du scrutin récolte près de 34% après comptage de plus de la moitié des votes, d’après les résultats partiels publiés par Anadolu.
Changement de régime en Turquie
Après les déclarations du président Erdogan, des concerts d’avertisseurs résonnaient dans les rues d’Istanbul, selon des reporters de l’AFP. Avant même la proclamation du chef de l’Etat, ses partisans avaient commencé à exprimer leur joie en agitant dans les rues des drapeaux turcs.
« La Turquie, avec un taux de participation de près de 90%, a donné une leçon de démocratie au monde entier », a affirmé Recep Tayyip Erdogan. Le président turc avait convoqué en avril ces élections présidentielle et législatives anticipées initialement prévues en novembre 2019.
Ce double scrutin est particulièrement important, car il marque le passage du système parlementaire en vigueur à un régime présidentiel où le chef de l’Etat concentre la totalité du pouvoir exécutif. Le président Erdogan affirme qu’une telle mesure est nécessaire pour assurer la stabilité au sommet de l’Etat, mais ses opposants l’accusent de vouloir monopoliser le pouvoir avec cette transformation.