Le Pape François I va recevoir le président français, mardi

Crise migratoire, chrétiens d’Orient, changement climatique… Emmanuel Macron sera reçu mardi matin par le pape François, avec lequel il devrait aborder plusieurs sujets brûlants, sur fond de détente dans les relations entre les catholiques et le sommet de l’Etat.

Après cette audience au Vatican, le président de la République se rendra dans l’après-midi à Saint-Jean-de-Latran pour recevoir son titre de chanoine d’honneur de cette basilique qui est la cathédrale de l’évêque de Rome, donc du pape.

Cette distinction symbolique revient automatiquement au chef de l’Etat français, tradition qui remonte au roi Henri IV, même si le gaulliste Georges Pompidou et les socialistes François Mitterrand et François Hollande ne sont pas venus en prendre possession.

« Il n’y a aucune dimension spirituelle. On peut choisir de la recevoir ou pas, ici le choix a été fait d’aller jusqu’au bout. Il n’y a pas d’enjeu de laïcité », glisse-t-on à L’Elysée, anticipant les critiques des défenseurs d’une stricte séparation entre les religions et la sphère publique. Le député Insoumis Alexis Corbière a ainsi dénoncé dimanche sur Twitter « un mépris de la laïcité telle qu’exprimée dans la loi de 1905. La République doit refuser définitivement ce titre. Pas de laïcité à géométrie variable! »

En 2007, Nicolas Sarkozy avait saisi l’occasion pour prononcer une allocution faisant l’éloge du « curé » ou du « pasteur » par rapport à « l’instituteur » dans la « transmission des valeurs », suscitant une polémique à gauche.

Pas de « discours du Latran » à l’agenda d’Emmanuel Macron, qui s’est déjà longuement exprimé, le 9 avril, au collège des Bernardins à Paris. Invité par la Conférence des évêques de France (CEF), il avait alors déclaré vouloir « réparer » le « lien » entre l’Église et l’Etat, « abîmé » notamment depuis l’adoption du mariage homosexuel en 2013, et avait appelé les catholiques à s’investir dans la chose publique.

La gauche avait critiqué une atteinte à la laïcité dans ce « discours des Bernardins », a contrario bien reçu dans les rangs de l’Eglise.