Le premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé mercredi la nomination de Shelly Bruce, spécialiste de la Russie, à la tête du Centre de la sécurité des télécommunications (CST), équivalent canadien de l’agence de surveillance américaine NSA.
Cette haute fonctionnaire était depuis novembre dernier la numéro 2 de cette puissante agence dont la cheffe, Greta Bossenmaier, avait quitté ses fonctions il y a un mois pour devenir conseillère à la sécurité nationale et au renseignement de M. Trudeau.
Shelly Bruce détient une licence d’études russes de l’université Dalhousie et une maîtrise en langues et littératures slaves de l’université de Toronto.
Cette nomination intervient un peu plus d’un an avant les élections fédérales que pourraient tenter d’influencer différents États étrangers, dont la Russie, selon les récentes déclarations de plusieurs experts du renseignement, dont l’ex-patron du FBI James Comey.
En octobre dernier, le CST avait conclu dans un rapport que le Canada n’investissait pas suffisamment dans sa cybersécurité et que trop d’attaques parvenaient encore à pénétrer les systèmes électroniques gouvernementaux.
Ce rapport précisait que le gouvernement stoppe chaque jour près de 600 millions de tentatives d’intrusion visant à identifier ou exploiter une brèche informatique.
Entre 2013 et 2015, le CST a recensé en moyenne 2500 tentatives par année «parrainées par des États» étrangers, poursuivait ce rapport.
Le Canada forme, avec les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, le groupe des «Five Eyes», une alliance de services de renseignement dont la puissance a notamment été mise en lumière par les révélations de l’ancien analyste de la NSA, Edward Snowden.