L’entreprise belge est poursuivie pour violation d’un embargo, mise en danger de la vie d’autrui, financement d’une entreprise terroriste et complicité de crimes contre l’humanité, rapporte lalibre.be.
LafargeHolcim « prend acte » de la mise en examen de l’entreprise en France et annonce son intention de faire appel.
Convoquée jeudi 28 juin en tant que personne morale, la société Lafarge a été mise en examen dans l’affaire de financement de terrorisme présumé en Syrie, a appris franceinfo de source judiciaire.
Lafarge SA est poursuivie des chefs de violation d’un embargo, mise en danger de la vie d’autrui, financement d’une entreprise terroriste et complicité de crimes contre l’humanité. Cette mise en examen est conforme aux réquisitions du parquet. La personne morale mise en examen a été placée sous contrôle judiciaire comprenant une caution de 30 millions d’euros.
LafargeHolcim « prend acte » de la mise en examen de l’entreprise en France et annonce son intention de faire appel. Le groupe reconnaît « un manque de supervision » qui ne lui a « pas permis d’identifier les manquements » survenus en Syrie, mais précise qu’il fera appel « des infractions reprochées » devant la chambre de l’instruction.
Des fonds versés à des groupes armés dont l’organisation Etat islamique
Lafarge SA, la holding actionnaire de la filiale syrienne, était convoquée jeudi devant les juges d’instruction. Lafarge a reconnu avoir versé 13 millions d’euros à des groupes armés, dont l’organisation État islamique, pour faire tourner son usine de Jalabiya (Syrie) en pleine guerre, et au moins jusqu’à sa prise par le groupe terroriste en septembre 2014.
Les juges n’excluent pas que les fonds versés par le cimentier à Daech aient pu financer les attentats de 2015 à Paris. En janvier dernier, les magistrats ont accepté que l’association Life for Paris, qui regroupe des victimes du 13 Novembre et leurs proches, soit partie civile dans ce dossier.
Huit cadres déjà mis en examen
Huit cadres ou anciens dirigeants de Lafarge sont déjà mis en examen pour avoir financé des groupes terroristes, et/ou pour avoir mis en danger leurs salariés syriens.
L’association Sherpa, qui a porté plainte, avait demandé aux juges d’aller encore plus loin en poursuivant la personne morale Lafarge SA, pour « financement d’une entreprise terroriste » et « complicité de crimes contre l’humanité ». Ce qui a donc été retenu par les juges d’instruction.
DOSSIER : Affaire Lafarge