Lors de son intervention prononcée au Conseil de sécurité de l’ONU le 27 juin, M. François Delattre a déclaré :
Les responsabilités de ce Conseil se mesurent à la variété et à la complexité des dossiers relatifs à la paix et la sécurité internationales dont il a à traiter, notamment en matière de non-prolifération. Nous avons rapidement évoqué cet enjeu il y a deux jours, à l’occasion du débat sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, où les défis sont immenses. Dans ce contexte, le dossier nucléaire iranien est un cas d’école : il confirme le rôle d’impulsion et de vigie que peut jouer le Conseil de sécurité. C’est ce qu’a montré l’adoption à l’unanimité de la résolution 2231, le 20 juillet 2015, en scellant l’accord conclu à Vienne, le Plan d’action global conjoint (JCPOA), dont le Conseil est le garant.
Le JCPOA est le fruit de la persévérance de la communauté internationale et d’une volonté commune d’apporter une réponse robuste à nos intérêts de sécurité partagé. Il incarne aussi ce multilatéralisme pragmatique et exigeant auquel mon pays est attaché. L’effondrement de cet acquis majeur marquerait un grave retour en arrière pour la région, pour le régime de non-prolifération, mais aussi pour notre sécurité à tous, qui serait potentiellement lourd de conséquences.
C’est pourquoi je veux ici renouveler avec force l’engagement réaffirmé par le Président Macron aux cotés de ses partenaires britannique et allemand, soutenus par les autres Européens, le 8 mai dernier : la France, qui a œuvré tout au long des négociations à assurer le caractère robuste de cet accord, reste déterminée à assurer sa mise en œuvre et à le préserver. Nous avons pris note à cet égard, avec regret et préoccupation, de la décision des Etats-Unis de se retirer du JCPOA. L’accord reste en place, et cette décision ne doit pas avoir d’incidence sur la mise en œuvre par les parties à cet accord de leurs engagements. La France continuera de travailler avec les parties engagées dans ce cadre collectif.
Aussi longtemps que l’Iran remplira ses engagements nucléaires au titre du JCPOA, la France tiendra les siens. Nous sommes donc déterminés à assurer dans la mesure du possible le maintien des relations économiques avec l’Iran, permises par l’accord. L’accord a été spécifiquement destiné à, et conçu pour, garantir que le programme nucléaire iranien n’est pas détourné à des fins militaires. Cet objectif fondateur continue bel et bien d’être rempli, comme le rappelle le Secrétaire général dans son rapport. Conformément au mandat qui lui a été octroyé, I’AIEA a de nouveau confirmé dans son rapport du 24 mai que l’Iran se conformait fi ses engagements all titre du JCPOA.