Emmanuel Macron se prononce pour la limitation du droit du sol à Mayotte

Depuis les Comores, des femmes tentent la traversée à bord de frêles « kwassa kwassa », les canots de pêche, au péril de leur vie, dans l’espoir que leur enfant naisse français.

Ces femmes viennent accoucher à la maternité de Mamoudzou, hôpital saturé d’une île sous tension. C’est pour les dissuader que le Sénat vient d’adopter un amendement au projet de loi Asile immigration, qui limite le droit du sol à Mayotte. Une évolution qui « fait consensus », a assuré Emmanuel Macron, jeudi 28 juin.

« Je soutiens cette démarche qui me semble adaptée et équilibrée. Nous devons, sur les sujets de migrations et de sécurité, apporter des réponses fermes. Elles sont la condition de toute stratégie à venir, éducative, culturelle, économique pour nos territoires », a expliqué le président de la République.

« 50% de la population n’est pas originaire de ce territoire »
Emmanuel Macron dévoilait ses priorités pour les Outre-mer, jeudi à l’Elysée, avec la présentation d’un « Livre bleu » qui va définir la politique du gouvernement sur le quinquennat. Dans la salle des fêtes de l’Elysée, la députée En marche Ramlati Ali, médecin à l’hôpital de Mayotte, applaudit à la prise en compte de la spécificité du territoire. « Mayotte c’est 375 km². On est en surpopulation. Ramenez ce taux en France métropolitaine, 50% de la population n’est pas originaire de ce territoire », détaille la députée.

Si l’amendement adopté au Sénat est confirmé à l’Assemblée, un bébé né à Mayotte pourra devenir français uniquement si l’un de ses parents vit régulièrement en France depuis au moins trois mois. Une mesure spécifique à l’archipel, plaide Ramlati Ali, qui n’est pas assurée de convaincre tous ses collègues du groupe majoritaire. Car en France, le droit du sol est un totem, et sa remise en cause un leitmotiv de l’extrême droite et d’une partie de la droite.