Des militaires du GIGN, l’unité d’élite de la gendarmerie française, vont en toute discrétion voyager dans les trains circulant en France, prêts à intervenir en cas d’attaque terroriste, a-t-on appris jeudi auprès de la gendarmerie.
Baptisée «Train Marshalls», cette opération «est mise en oeuvre dès aujourd’hui, veille des grands départs» en vacances, a affirmé à l’AFP le colonel Ghislain Réty, chef du bureau de la défense et de la sécurité nationale au sein de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN).
«Ils voyageront tous les jours, dans les trains circulant sur l’ensemble du territoire, de façon aléatoire ou de façon plus ciblée en fonction de l’état de la menace. L’objectif est d’être efficace et de rassurer la population», a ajouté M. Réty.
«Ces militaires du GIGN se mélangeront parmi les voyageurs en toute discrétion. Ils seront au moins deux par train», a complété M. Réty.
Armés et équipés de radio, ils seront prêts à intervenir en cas d’attaque terroriste considérée comme le «haut du spectre», et n’interviendront pas pour des raisons de couverture, sur les faits de petite et moyenne délinquance.
L’opération qui a été expérimentée lors du dernier trimestre 2017 sur le réseau SNCF s’inspire des «air marshalls», ces membres des forces de l’ordre circulant incognito dans les avions aux États-Unis ou en France.
Si le GIGN s’entraîne régulièrement pour ces situations, l’intervention d’un «train marshall» in situ sera sensiblement différente: «Nous avons étudié la configuration des wagons. Les tirs doivent y être d’une réactivité et d’une précision immédiate», a affirmé M. Réty.
«L’attaque ratée du Thalys a été l’élément déclencheur», a fait valoir le colonel.
Le 21 août 2015, un carnage a été évité de justesse dans un Thalys bondé Amsterdam-Paris lorsque des voyageurs français, britannique et américains ont maîtrisé un homme lourdement armé qui a ouvert le feu à hauteur d’Oignies (nord de la France).
Deux personnes avaient été blessées avant que Ayoub El Khazzani, Marocain de 25 ans signalé comme islamiste radical par les autorités espagnoles, ne soit neutralisé.
Depuis janvier 2015, une vague d’attentats jihadistes sans précédent a fait 246 morts en France.