Notre extperte française, Monique Gimenez, a partagé ses pensées concernant la situation arménienne, avec notre agence.
Il semblerait que Pashynian se tournerait vers l’occident, les USA principalement. Comment se réglerait le conflit du Haut Karabakh avec l’Azerbaïdjan ?
Est-ce que dans le cas d’un rapprochement avec les USA, la Russie serait prête à abandonner ses bases militaires en sachant que les USA s’engouffreraient dans cette brèche et s’y installeraient, ce qui leur permettrait de resserrer encore un peu plus l’encerclement de la Russie ? Je ne le crois pas.
Ces manifestations contre le gouvernement arménien ont toujours suscité chez moi une part de défiance, car j’ai toujours gravé en moi le mouvement qui, au départ, partait d’une revendication légitime contre la corruption qui gangrénait l’Ukraine et, qui s’est terminé sur un coup d’Etat fasciste, avec toutes les retombées que nous savons.
Dès le début de ces manifestations, et je ne dis pas ça par américanophobie, je pense qu’il y a la « patte » étasunienne dans ce mouvement. Les USA ont appris de ce qui s’est passé en Ukraine, et n’ont pas voulu le rééditer de peur que la Russie ne réagisse. Comme le dit l’article, une révolution est un mouvement qui a pour but de déboucher sur un changement de ce qui fonde une société.
Or, depuis l’arrivée de Pashynian au poste de premier ministre, quels sont les changements apportés qui soient perceptibles par la population ? Pour l’instant on n’en sait rien, par contre j’ai lu qu’il avait placé des membres de sa famille, si ça ce n’est pas une manière de gouverner en autocrate ! Cette façon de faire, me rappelle un peu le côté mafieux, c’est le peuple arménien qui sera une nouvelle fois le grand perdant.
Ce qui est symptomatique, les grands médias occidentaux audiovisuels ont diffusé des images des manifestations jusqu’à l’arrivée de Pashynian au poste de 1er ministre, comme cela avait été le cas pour l’Ukraine, et maintenant plus rien. Cela devient une habitude, et après ils s’étonnent que les gens se détournent d’eux pour aller vers des médias alternatifs. On le voit bien avec la loi sur les fake news qui vise essentiellement des médias comme RT et Sputnik car ils agrègent des lecteurs ou des spectateurs qui ne se retrouvent plus dans les infos, que ces grands médias divulguent à longueur de journée, et nous cachent ce qui se passe en Arménie et dans le Donbass, entre autres.
Par contre, la propagande occidentale bat son plein. Voilà ma réaction du jour sur ce qui se passe en Arménie. Décidément, votre article sur la file d’attente à la frontière avec la Crimée continue encore à susciter des réactions, on arrive à pas loin de 20 personnes, ça fait plaisir.