Une passe d’armes a opposé aujourd’hui la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre hongrois Viktor Orban sur la politique migratoire européenne, lors d’une conférence de presse sous tension à Berlin où les deux dirigeants ont étalé leurs désaccords.
« Nous ne devons jamais oublier qu’il s’agit d’êtres humains, de gens qui viennent à nous, et que tout cela a quelque chose à voir avec le message fondamental que porte l’Europe: l’humanité », a déclaré Angela Merkel après avoir reçu le chef du gouvernement hongrois, hostile à l’immigration. « Je crois que l’âme de l’Europe, c’est l’humanité et que si nous voulons conserver cette âme et jouer un rôle en Europe en gardant ces valeurs, alors l’Europe ne peut ignorer ceux qui sont dans la souffrance et le besoin », a-t-elle ajouté.
Viktor Orban, constatant sa grande divergence de vues avec Merkel, a répondu que l’Europe agirait plus pour le bien de l’humanité en n’incitant pas les migrants à venir. »Si l’aide apportée par l’Europe aux migrants conduit les gens en Afrique et en Asie à se dire qu’ils peuvent venir, alors ils viendront », a-t-il dit. « Nous devons être humains mais sans créer de facteurs d’attraction et le seul moyen de le faire, c’est de fermer les frontières, de venir en aide aux pays (d’origine des migrants) et de ne pas laisser entrer les fauteurs de troubles. » En 2015, au plus fort de la crise migratoire, Angela Merkel, aujourd’hui contestée par l’aile droite de sa majorité, a laissé entrer plus d’un million de migrants en Allemagne.