Le maire de la capitale arménienne a démissionné

Cédant aux pressions apparentes du nouveau gouvernement arménien, le maire d’Erevan, Taron Markarian, a démissionné lundi.

Markarian a annoncé sa démission dans une courte allocution écrite aux résidents de la ville. Il n’a donné aucune raison de sa décision qui était attendue. “Chers citoyens, je m’adresse à vous pour vous annoncer ma démission de ma fonction de maire d’Erévan et vous remercie chacun personnellement, pour votre coopération durant mon mandat. (…) j’ai été à l’écoute de la voix de chacun de vous et réglé pas à pas les problèmes de la capitale, je suis resté fidèle à ma parole et à mes plans. Je présente mes excuses à tous nos citoyens avec lesquels notre route va se séparer. Je salue mes collègues du Conseil municipal d’Erévan, au personnel de la mairie d’Erévan et des régions administratives liées à cette mairie, aux collègues, aux institutions et aux personnes avec lesquelles nous avons travaillé. »

La déclaration a été faite quelques heures après que Markarian ait rencontré des membres du conseil municipal d’Erevan représentant le Parti républicain de l’ancien président Serzh Sarkisian (HHK). Le maire, âgé de 40 ans, est un membre important du HHK. Le défunt père de Markarian, Andranik, a été premier ministre arménien de 2000 à 2007. Ce dernier a dirigé le HHK jusqu’à sa mort subite en 2007.

Taron Markarian, maire depuis 2011, a été contraint de démissionner à la suite des manifestations de masse qui ont fait tomber le gouvernement de Sarkisian à la fin avril. Le chef de la protestation, Nikol Pashinian, occupe depuis le 8 mai le poste de premier ministre du pays. 

Depuis, les membres de l’alliance Yelk de Pashinian qui siègent au conseil municipal contrôlé par le HHK ont exigé à plusieurs reprises la démission de Markarian, l’accusant de corruption et de mauvaise gestion. Ils ont fait valoir, en particulier, un important enrichissement personnel pendant qu’il était en fonction.

Markarian avait jusqu’à présent rejeté les appels à sa démission , arguant que la HHK a remporté les dernières élections municipales tenues en mai 2017. Il était le candidat à la mairie du parti dans ce scrutin.

La pression sur Markarian s’est accrue à la mi-juin lorsque le Service de sécurité nationale (NSS) a perquisitionné les bureaux d’un fonds municipal sous son contrôle. Le directeur exécutif du Fonds d’Erevan et un autre fonctionnaire municipal ont été arrêtés parce que soupçonnés d’avoir extorqué de lourdes sommes pour délivrer des permis de construire.

Le maire n’a pas été vu en public depuis deux semaines. Un conseiller de Yelk a affirmé le 27 juin que Markarian a signé une lettre de démission « il y a deux ou trois jours“ mais qu’il ne la publiera pas pour l’instant. Ce que l’administration municipale a implicitement nié.

En vertu d’une loi sur l’autonomie locale d’Erevan, le conseil municipal doit élire un nouveau maire dans un délai d’un mois. Il n’est pas encore établi que majorité de la HHK au sein du conseil nommera un candidat à la mairie.