Le président français Emmanuel Macron a déclaré vouloir « construire l’Etat providence du XXIe siècle », lors de son discours annuel de politique générale lundi devant quelque les parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat français réunis en Congrès au château de Versailles.
M. Macron a plaidé pour « un Etat providence émancipateur universel, efficace, responsabilisant, couvrant davantage, protégeant mieux ». « Dans une société frappée par le chômage de masse et l’intermittence des parcours professionnels, ce sésame a perdu de sa valeur et est devenu une barrière. C’est pourquoi notre solidarité est devenue statutaire et ne correspond plus aux règles de l’économie et de l’innovation », a-t-il indiqué.
Selon lui, ce qui s’est installé avant tout en France « ce sont les inégalités de destin ». « Elles ont progressé dans notre pays durant ces trente dernières années, qu’on veuille le voir ou non. Pour moi c’est ça qui m’obsède : le modèle français doit choisir de s’attaquer aux racines profondes des inégalités de destin. », a-t-il souligné.
Concernant le chômage, le chef de l’Etat français a affirmé vouloir que « les partenaires sociaux révisent les règles de l’assurance chômage afin que dans cette période de reprise nous puissions nous assurer qu’elles incitent à la création d’emplois de qualité », estimant que « les règles de l’assurance-chômage ont pu involontairement encourager le développement de la précarité. »
Au sujet de la réforme des retraites, l’une des plus importantes prévues l’année prochaine, M. Macron a expliqué que « rien ne changera pour les retraités d’aujourd’hui », suscitant une vague d’indignation parmi les parlementaires. « Faire croire à cet égard que nous voudrions supprimer les pensions de réversion est une rumeur malsaine visant à faire peur », a-t-il assuré, indiquant que l’objectif de la réforme est de refonder le système des retraites avec « les mêmes droits pour tous pour 1 euro cotisé » avec un système « proche du système par points. »
Autre grand thème abordé lors de son discours de politique générale, est la sécurité et la lutte contre le terrorisme. « La sécurité est le premier pilier. La police de sécurité du quotidien qui conjure le sentiment d’abandon ou d’oubli des populations qui subissent des lois qui ne sont pas toujours celles de la République », a déclaré le président français, ajoutant qu’en matière de lutte contre le terrorisme, « une loi a permis de sortir de l’état d’urgence et a donné les instruments indispensables pour lutter contre le terrorisme contemporain, ce terrorisme qui se love dans nos sociétés elles-mêmes et utilise tous les moyens contemporains ».
Evoquant les populismes en Europe, M. Macron a indiqué que « la frontière véritable qui traverse l’Europe est celle qui aujourd’hui sépare les progressistes des nationalistes. Et nous en avons au moins pour une décennie : ce sera difficile, et au cœur des enjeux des élections européennes de 2019 », a-t-il affirmé, appelant à la « coopération ».