L’armée pakistanaise ne jouera pas de « rôle direct » dans les élections législatives prévues pour le 25 juillet, a assuré ce matin son porte-parole, répondant à des accusations de pressions sur des médias et sur un parti politique avant le scrutin.
Les forces armées, considérées comme la plus puissante institution du Pakistan, et qui l’ont dirigé pendant près de la moitié de ses 70 ans d’histoire, déploieront plus de 370.000 hommes le jour du vote pour en assurer la sécurité et contribuer à la logistique, a annoncé son porte-parole, le général Asif Ghafoor. « Les forces armées pakistanaises n’ont pas de rôle direct », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse au quartier général situé dans la ville de Rawalpindi, limitrophe de la capitale Islamabad. « Laissez-moi dire clairement que nous n’avons pas de rôle direct », a-t-il insisté.
Le général Ghafoor a par ailleurs démenti toute ingérence de l’armée ou de ses agences de renseignement dans la vie politique du pays. La Commission électorale du Pakistan (ECP) a chargé l’armée d’appuyer le processus de vote « de manière libre, juste et transparente », a-t-il souligné.
L’armée s’est vue accuser ces derniers mois par de nombreuses voix de pressions et d’intimidations sur certains médias, responsables politiques et militants. La tension se focalise en grande partie sur la personne de l’ex-Premier ministre Nawaz Sharif, démis il y a un an pour corruption par la Cour suprême, et sur son parti, le PML-N, l’un des principaux en lice aux élections. M. Sharif a depuis entamé une vaste campagne destinée à accuser l’armée et la justice d’ingérence dans la vie politique. Vendredi dernier, M. Sharif a été condamné à dix ans de prison par un tribunal anticorruption à Islamabad alors qu’il se trouve à Londres au chevet de son épouse, qui y est soignée pour un cancer. Il a néanmoins promis de revenir vendredi au Pakistan, où il court le risque d’être arrêté.