Mondial-2018 : la fièvre monte au-dessus des Champs-Elysées à Paris

Pour avoir des places sous le ciel de Paris, certains supporters sont venus là tôt le matin. heures, car il y a une seule fan zone de Paris – celles de l’avenue centrale de la capitale.

Paris attend avec impatience la finale du Mondial russe entre la France et la Croatie, entonnant la Marseillaise dans une ambiance exaltée.

Vers 14 heures, des personnes qui ont fait un malaise dans la queue sont évacuées et certains rebroussent chemin, découragés par l’attente sous le soleil qui tape. « On a fait deux mètres en une heure et demie, tant pis, on va trouver un bar », s’énerve un étudiant, Anatole Mayer.

« Je veux vivre cette journée au pied de la tour Eiffel, dans 20 ans, on s’en souviendra encore ! », lance Rachid Ben Abdallah, un Bordelais de 23 ans, déterminé à rentrer dans la « fan zone » prise d’assaut par des nuées tricolores.

Tels des fans souhaitant occuper les premiers rangs d’un concert, plusieurs centaines de Parisiens s’étaient massés dès 11 heures à l’entrée de ce périmètre limité à 90.000 personnes, pour être sûrs d’avoir une place de choix face à l’un des quatre écrans géants.

Le site, entièrement protégé de barrières et doté de six accès sécurisés, avec contrôles et fouilles, n’ouvrait pourtant qu’à 13 heures.

« C’est du délire, je ne sais pas si on rentrera tous », s’inquiétait avant l’ouverture Guillaume Rossel, 26 ans, maillot de Paul Pogba sur le dos.

Julie, 26 ans, habitante de Vincennes maillot de Griezmann sur le dos, n’a aucun doute sur l’issue du match: « On est venus dès maintenant pour pouvoir tout de suite faire la fête quand on aura gagné ! Après le parcours qu’ils ont faits, ils ne peuvent pas perdre ! Allez les bleeeeeeus ! »


Derrière son bar, le patron du Comptoir de l’Europe, près de la gare Saint-Lazare, est plus prudent: « Il ne faut pas créer l’événement avant qu’il arrive. Quand je vois les titres, on a l’impression qu’on a déjà la deuxième étoile ».

Vers 14 heures 20, la préfecture de police annonçait dans un tweet la fermeture des entrées de l’enceinte désormais pleine: « La jauge est atteinte. Nous ne pouvons plus accepter de nouvelles personnes sur la fan zone pour des raisons de sécurité ».

Mais dans la queue une bagarre a éclaté, créant un petit mouvement de foule. Lorsque les policiers ont déclaré à la foule que plus personne ne rentrerait, certains supporters se sont emparés des barrières de sécurité. Les chants et les pétards ont repris pour les jeunes déterminés à rentrer malgré l’interdiction de passer. Des centaines de personnes entraient dans la fan zone sans être contrôlées, a constaté une journaliste de l’AFP.

En cas de victoire des Bleus, les déçus auront une séance de rattrapage sur les Champs-Elysées, où la circulation sera interdite jusqu’au milieu de la nuit pour accueillir la marée humaine attendue, encadrée par les forces de l’ordre présentes en nombre.

Quelque 4.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés Paris sur toute la journée de dimanche, ainsi que la BRI, alors que la France vit toujours sous la menace terroriste.

Sur les Champs-Elysées, c’est déjà un concert incessant des klaxons de voitures et scooters, des cornes de brume et sifflets de supporters qui résonne. Et des pétards occasionnellement aussi. Drapeaux, maillots, lunettes, écharpes, perruques, coiffures à plumes : le bleu-blanc-rouge envahit peu à peu l’avenue.

Les touristes, amusés, se prennent au jeu et font des photos avec des supporters grimés.

Yassine Allouech, le patron de « Chez Michel », dans le quartier de la Butte aux Cailles (XIIIe) affiche au contraire sa confiance. « Ça va être la folie, comme en 98 et on va gagner, il n’y a pas de raison! », lance-t-il, poings levés.

Autre ambiance au Ponton Milan, autoproclamé « fan zone croate du XIIIème » par son patron, Joseph Anticevic. Dans cette péniche en bord de Seine, place forte des Croates de Paris, les drapeaux sont de sortie et la « sahovnica », le damier rouge et blanc, flotte au vent. Depuis le pont de Bercy, juste en surplomb de l’embarcation, les supporters français qui passent les chambrent à coups de cornes de brume et de « Allez les Bleus ».