Un juge fédéral de San Diego a ordonné ce soir la suspension pour jusqu’à sept jours des expulsions de familles de migrants tout juste réunies après avoir été séparées par les autorités américaines.
Le juge Dana Sabraw a pris cette décision en réponse à une demande d’injonction de l’association de défense des droits civiques ACLU, qui s’inquiète d’expulsions massives et expéditives de familles sans respecter les procédures légales.
Le magistrat a donné jusqu’à sept jours au gouvernement fédéral pour répondre. Il avait préalablement ordonné qu’une centaine d’enfants migrants de moins de cinq ans soient réunis avant le 10 juillet avec leurs parents, et d’ici le 26 juillet pour les enfants de plus de 5 ans. Un délai avait ensuite été accordé aux autorités américaines, qui ont dit manquer de temps pour confirmer les identités, à l’aide notamment de tests ADN.
Le juge Sabraw avait parlé de « progrès réel » et admis que certains cas nécessitaient « plus de temps ». Jeudi, seuls 57 des enfants de moins de cinq ans avaient retrouvé leurs parents, d’après les autorités fédérales. Les représentants de l’administration Trump avaient justifié certains retards en expliquant que des parents avaient parfois été expulsés vers leur pays d’origine sans leurs enfants, ce que le juge Sabraw a qualifié de « réalité dérangeante ». Les autorités migratoires ont aussi avancé que certains parents étaient accusés de délits et causaient des risques sécuritaires.
De 2.300 à 3.000 enfants ont été en quelques semaines séparés de leurs parents et hébergés dans des centres d’accueil, résultat de la politique de « tolérance zéro » du président Donald Trump à l’encontre de l’immigration illégale. Face à l’indignation mondiale, le président républicain a annoncé le 20 juin mettre fin aux séparations des familles à la frontière.